( )
rêta en cet endroit pour attendre ,M< James, èt jé
marchai en avant avec M. Tedlie pour rejoindrë
nos gens. Nous vîmes beaucoup d’arbres de bois
de fer. L e sentier était une espèce de labyrinthe
et faisait continuellement des détours. Les racines
des cotonniers gênaient considérablement notre
marche, et nous en trouvâmes qui avaient .vingt
pieds de hauteur. D ’immenses troncs d’arbres déracinés
nous offraient aussi de fréquens obstacles,
et augmentaient nos fatigues en nous obligeant à
les escalader. Nous étions quelquefois forcés d’attendre
qu’on eût coupé les broussailles pour pouvoir
avancer, même à pied. Les arbres étaient
Couverts de plantes parasites grimpantes qui, entortillant
les troncs, comme de pètits câbles, s’élevaient
jusqu’à une certaine hauteur, retombaient
alors vers la terre, gagnaient les arbres voisins, se
mariaient avec d’autres plantes de même espèce
qui les couvraient et formaient ensemble une telle
complication de noeuds, qu’il était impossible de
reconnaître à quelle tige chaque branche appartenait.
Nous passâmes deux ruisseaux, coulant vers
le sud, et plusieurs marais couverts de beaux palmiers.
Nous vîmes grand nombre de perroquets
et d’oiseaux à couronne.
Après avoir fait dix milles, nous arrivâmes sur
les bords de la Quatoa, petite rivière de douze
pieds de largeur, qui coule vers l’est et se jette
dans l’Amissa. A très-peu de distance nous trouvâmes
quelques chaumières formant un village por-
( 3S )
tant le même nom. Nos porteurs y étaient couchés,
et un soldat s’épuisait en vains efforts pour les faire
partir; nous y parvînmes, mais ce ne fut pas sans
peine» A un mille et demi plus loin<.jioüs revîmes
l ’O k i, dont les eaux transparentes coulaient sur un
lit de cailloux, et réfléchissaient le charmant feuillage
des arbres qui ornaient ses rives. Nous le traversâmes
èn passant de rocher en rocher. Lorsque
nous arrivâmes à Fousou, nos porteurs fantes
résolurent d’aller plus loin; les messagers du Cap-
Corse n’eurent sur eux aucun pouvoir ou ne voulurent
pas l ’exercer, cependant nous les arrêtâmes
avec l’aide de Quamina, notre guide aschante,
pour attendre M» James qui n’arriva que fort tard
dans la soirée» Fousou était autrefois un lieu
considérable, mais il fut détruit dans l ’invasion
des Asehantes en 1807, et bon n’y voyait plus que~
quelques chaumières dans l’une desquelles les marchands
asehantes déposaient des ignames et des
bananes pour leur subsistance à leur retour, tant
la disette était grande dans le pays des Fantes. Nous
ne trouvâmes rien à acheter ce jour-là, et l ’on ne
nous admit qu’avec répugnance dans une des moins
misérables cabanes. La latitude de Fousou, par
observation, est .5° [£>' 20", et la longitude, par
calcul, i° 52'.
Le lendemain, 29 avril, nous arrivâmes à An-
comassa, nom qu’on donne à une demi-douzaine
de hangards. Nous étions toujours au milieu d’une
sombre forêt, et le chemin ne devenait pas mei-1-