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 consentant à fournir vingt-quatre esclaves pour  chaque  
 Aschan te qu’ils avaient tués. Des députés l’accompagnèrent  
 dans ce dessein ;  mais  le  roi  les  renv.oya  
 avec mépris,  et,  à la  grande  surprise de  T an d a ,  lui  
 déclara  que  personne  ne  devait  avoir  l’audace  de  
 vouloir  faire  le  bien  de  sou  propre  mouvement,  
 qu’il  avait  eu  le  plus  grand  tort  en  réveillant  une  
 affaire  que  son conseil et lui voulaient laisser  dormir  
 long-temps.  Il confisqua sur-le-champ  tous ses  biens  
 en punition de sa présomption, et, de grand seigneur  
 qu’il  était,  Tanda  devint mendiant. 
 Enfin  le  traité  définitif  fut  signé  le  7  septembre  
 par  le  roi  d’Aschantie  et  par  celui  de  Douabin  ;  
 l ’exécution en fut garantie par un serment. La totalité  
 des  cabocirs,  des  capitaines  et  des  tributaires  étant  
 réunie,  le  traité  fut  encore  discuté ;  deux  des  
 quatre  membres  de  l’aristocratie  et  les  deux  plus  
 anciens  eapitaines furent  chargés  d’en  jurer l’observation  
 au  nom  de  cette  assemblée,  ainsi (Jue  le  r o i,  
 dont  les  sermens,  toujours  fort  rares,  doivent  se  
 prêter  en  présence  de  ses  femmes. 
 Le roi, en cette occasion, nous envoya un  cortège  
 brillant  de  fusiliers  et  de  musiciens,  précédés  de  
 drapeaux,  pour  nous  conduire  au  palais.  Il/vint  
 nous  recevoir  dans  la  cour  extérieure  et  marcha  
 devant  nous  jusque  dans  la  dernière,  ou  environ  
 trois  cents  femmes  étaient  assises, revêtues des  plus  
 belles  étoffes de soie, et couvertes d’ornemens  en  or  
 de toute espèce. La  splendeur de  ce coup  d’oeil nous  
 causa  une  surprise  presque  égale  à  celle  qu’elles 
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 éprouvèrent  en  nous  voyant.  Nous  fûmes  placés au  
 centre,  sous  de  grands  parasols,  avec  le  roi et  les  
 quatre  députés  chargés  dè  prêter  le  serment;  puis  
 l’on  me  pria  d’expliquer  à  un  vieillard/interprète  
 particulier  des  femmes,  le  but  de  ma  missiqn,  et  
 l ’objet  du  traité. 
 On me dit  ensuite  de  me  tenir  debout  devant  le  
 ro i,  et  de  jurer  sur  mon  épée  que  j’avais  dit  la  
 vérité;  MM.  Hutchison  et Tedlie  en  firent  autant.  
 Alors  on  me  fit  asseoir  pour  recevoir  le  serment,  
 d’abord  des  quatre  députés>  ensuite  du  ro i,  a»  
 nom  de  son  frère  le  roi  d’Angleterre.  Ils  s’avancèrent  
 tour  à tour, en  étendant  vers moi  leur épée à   
 poignée d’or,  tandis  qu’ils  prononçaient le serment.  
 Je me  levai pour recevoir celui  du roi.  Quand on  lui  
 présenta  son  épée,  toutes  les  femmes levèrent deux  
 doigts  en  signe  d’approbation,  et  un  de  ses  conseillers  
 s'agenouilla  près  de  lui  en  soutenant  sur  sa  
 tête une  grosse  pierre.  Le  roi  prêta  le  serment  avec  
 beaucoup  d’énergie,  priant Dieu  et  son  fétiche  de  
 le  tuer  s’il  n’observait  pas  le  traité  dans  le  cas  où  
 nous aurions  dit  la vérité,  et  s’il ne vengeait pas  son  
 peuple  d’une manière  terrible,  dans  le  cas où  nous  
 aurions  d’autres  desseins que  ceux  que  nous  avions  
 annoncés.  Le  roi  envoya  à  notre  suite  un petit baril  
 de  rhum,  et paya,  suivant  l’usage,  un  périguin  d’or  
 â chacun  des quatre  capitaines pour son serment. 
 Boitinnie  Quama,  roi  de Douabin,  tributaire  de  
 celui  des Aschantes,  était  alors  à Coumassie pour la  
 célébration  de  la  fête  annuelle  des  ignames.  Le  roi