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de déposer ce qu’elles apportaient et de Se retirer»
Elles feignirent d’obéir, mais elles s'assirent sous un
des appentis et commencèrent à tourmenter les esclaves.
Leurs éclats de rire mal étouffés réveillèrent
bientôt Apokoii, qui, mettant le nez hors du lit etles
apercevant, leur dit en colère que c’était parce que
j’étaislà qu'elles restaient , mais qu’ellesferaient mieux
de s’en aller. Elles disparurent aussitôt et ne revinrent
pas. Apokou se leva pour me montrer ses ornemens
d ’o r, qui pesaient 146 bendas (28,o52 fr.)j 11 fit allumer
le feu de la forge pour fondre un peu d’or brut
et en faire un poisson; mais le moule n’étant pas
bon , le poisson fut manque. Il me demanda alors
si j’avais jamais vu une plantation d’ignames. Sür
ma réponse négative, il me mena en voir une, et
voulut que je déterrasse un igname; il me fit donner
à cet effet un long bâton pointu qu’on enfonce de
force dans la terre pour détacher l’igname, après
quoi on en coupe les fibres avec un couteau. Lorsque
j’en eus déterré dix, il me pria de les accepter. On
plante les ignames de la même manière que les
pommes de terre en Europe; on les met en terre
vers la fin du mois de décembre; ellès sont neuf
mois à parvenir à leur maturité. Apdkou me dit
qu il ne retournerait pas le soir à Coumassie, parce
qu il fallait qu il décorât; ses tamboürs de peaux de
tigre; il ajouta qu’il y serait le mardi, et que si je
désirais le venir voir avant cette époque; il en serait
charmée Je repartis que je reviendrais un autre jour*
mais non pas si tôt. Je partis pour Coumassie vers
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six heures du soir après avoir passé une journée
très-agréable.
Vers sept heures, le roi m’envoya chercher. Lorsqu’il
me v it, il-' me pria de lire un livre qu’il avait
trouvé ce jourdà en la possession d’un de ses officiers.;
C ’était un bon de trois onces d’or par mois, accordé
par les Danois au roi d’Aschantie, et daté du 1er. août
18 1 1 . Il semblait qu’ôn y avait apposé un sceau; maià
l ’impression en était effacée, et le papier paraissait
fort usé. L e roi avoua qu’il n’âvait jamais rien su de
cette affaire; un capitaine aschante avait reçu ce
papier et l’avait gardé; mais le roi s’écria qu’il éclaircirait
la chose. Il voulut alors me faire boire; je
refusai toujours sous le même prétexte. Le roi me
dit qu’il espérait que je dormirais bien, me fit beaucoup
de complimens que je ne saurais répéter,
demanda à mon domestique si j’étais bon maître, et
adressa plusieurs autres questions semblables.
Samedi, i l . -—Le roi m’ayant envoyé chercher,
me dit que Sam Brue venait de lui envoyer des messagers
pour lui apprendre que les habitans du Cap-
Corse étaient sortis en armes pour le tuer. Il me pria
d’écrire au gouverneur pour savoir la raison de cette
conduite. Je répondis que j’allais le faire; mais j ’ajoutai
que Sam Brue était un marchand d’esclaves
qui se conduisait d’une manière trop infâme pour
qu’on pût le souffrir au Cap-Corse, d’où il avait été
chassé. Le roi n’en parut pas moins décidé à solliciter
pour lui la permission d’y demeurer ; et l’affaire en
resta là pour le moment.