mots dont ils se servaient ; ce qui occasionna pW-
bablement la légère différence radicale qui existe
entre leur langue et celle des Fantes ; ca r , après
m’être donné les plus grandes peines , je n’ai pu
trouver que deux cents mots qui ne fussent pas connus
de ces derniers. Les eonquérans adoptèrent,
entre autres , sans y faire le moindre changement,
les poids du pays des Intas, et en conservèrent les
noms.
On ne parle qu’aveq la plus grande réserve de ces
traditions , d’ailleurs très-maigres et imparfaites j
et le gouvernement déduit par politique tous les
monumens qui pourraientlesperpétuer, ou rappeler
les origines différentes des sujets. D’après le peu de
renseignemens que j’ai pu obtenir, il paraît que
l ’émigration des Asehantes eut pour cause, soit
l ’esprit d’entreprises, soit le mécontentement ; elle
se fit par familles nombreuses qui, par k suite, réduisirent
leur mère-patrie sous leur obéissance. La
tradition qui les fait sortir d’un pays situé près de
la mer, est trop générale pour ne pas être adoptée»
Je suis parte à croire qu’ils vinrent du sud-est,
partie où le territoire , regardé comme étant I’Ast-
chantie propre , se prolonge fort lo in , comparativement
à son étendue au sud, ou au sud-ouest : l’ancienne
importance de la ville de Doumpassie, et de
celles qui sont à l ’est, vient à l ’appui de cette conjecture.
Le très-petit nombre d’habitans qui avaient
une opinion à ce sujet, et qui osaient l ’exprimerg
semblaient croire que leurs ancêtres étaient venus
desenvironsd’unepetite rivière nommée Ainschioue,
derrière Ouinüebah. On y trouve en effet un village
appelé Goünladie ; mais il n’y a pas d ’autre indice
qui puisse autoriser cette coùjeeiure.
Lès langues du royaüme d’Aschantie, de Fantie ,
de Ouarsâ, d’A k im , d’Assin et d’Aquapim , sont incontestablement
des dialectes qui ont une origine
commune; leur identité est même plus frappante
que celle des dialectes de ranciënnè Grèce. Or , les
Nègres de Fantie et du Ouarsâ conservent une
tradition, qui existe aussi cheis plusieurs familles
d?Ahanta: c ’est qu’ils furent rèpoussés de l ’intérieur
jusqu’au bord de la mer, par une nation éloignée
dont 1 ambition fut couronnée de succès: d’où
l’on petit conclure que l’émigration des Asehantes
dôhthOûs nous occupons dans ce moment, fut-postérieure
à un mouvement plus considérable de la
population entière, mouvement qui s’opéraen même
temps que celui de leurs voisins.
Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui offrirait peu
d intérêt ; et je me bornerai a donner encore une
preuve assez curieuse de 1 identité primitive des
peuples d’Àschantie, du Ouarsâ, de Fantie, d’A k
im , d’Aquambou , et d’une partie des Ahantas.
Suivant une tradition , ces peuples ne formaient originairement
que douze tribus ou familles ; l’Aquôn-
m , l’Abroüton , l’Abbra'di, l’E s s o n n a l ’Annqna,
l’Yoko , rinch toua,l’Abadie , l’Appiadie, la TehouL
dam, l’Agoufta et la Doumina. Aujourd’hui encore,
fis se classent dans ces familles , sans aucun égard