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 L es  orneinens  d'architecture  employés  à  Cou-  
 massie me rappelèrent fortement  le mémoire  de  sir  
 James  H a ll,  inséré  dans  les  transactions  philosophiques  
 d’Edimbourg,  qui  fait  remonter  l'architecture  
 gothique  à  Limitation  des  ouvrages  d’osier.  
 Parmi  ces  ornemeus  variés  et  singuliers,  il  en  est  
 plusieurs  que  les  Àscbantes  avouent  n’avoir  pas  
 inventés  eux-mêmes  ;  ils  conviennent  qu’ils  les  
 tiennent des peuples plus reculés  dans ¡’intérieur des  
 terres. 
 Quand  on  bâtit  une maison  ,  on  fait  une  espèce  
 de  moule,  au  moyen  de  deux  rangées  de pieux  et  
 de claies  séparées par  un intervalle égal  à l’épaisseur  
 que  l’on veut  donner  au  mur  ;  on  remplit  cet intervalle  
 d’une  argile sablonneuse imbibée  d’eau,  et l ’on  
 en  revêt  aussi  la  surface  extérieure  du  moule,  de  
 manière  que  le  tout  ne  paraisse  former  qu’un  mur  
 de terre.  Le  toit de  toutes  les maisons est saillant,  il  
 se  compose  de  trois poutreà  qui  en  forment,  l’une  
 lé  faîte,  et  les  deux  autres les  bases  ou  côtés inférieurs. 
   Ces poutres soutiennent  des  encadremens en  
 bambou  ,  qui  sont  couverts  de  feuilles  de palmier 
 entrelacées  et attachées par des  branches  flexibles  ,  
 d’abord  aux  poutres,  ensuite  aux  encadremens  
 en bambou  qui sont peints  en noir et polis:  ce genre  
 de  plafond  n’est pas  sans  agrément.  Les  piliers  qui  
 soutiennent  le  toit  forment  une  espèce  de  corps  
 de  logis  avancé  aux  maisons  des  capitaines  :  eux  
 seuls  ont  le  droit  d’en  avoir  de  cette  espèce.  Ces  
 piliers  sont  formés  de  gros  pieux  auxquels  o n .  
 donne  une  forme  carrée,  en  les  couvrant  d’un  en^  
 duit  de  terre  glaise.  Les  escaliers  qui  conduisent  
 dans les maisons,  et  les  planchers,-élevés  au-dessus  
 du niveau des  rues-, sont  d’argile et de pierre,  et  revêtus  
 d’une couche  épaisse  d’une  terre  rouge qui  se  
 trouve eu abondance dans le voisinage. On a  soin  de  
 les laver  tous les  jours avec  de l ’eau  dans laquelle on  
 délaye  de  cette  même  terre.  La  quantité de  mines  
 de  fer  qui se  trouve dans  les  environs  me  fait  penser  
 que  c’est  de  l’ocre  roüge  à  laquelle  cette  terre  
 ressemble  beaucoup. 
 Avant que les  murs  soient  secs,  on  y   trace  divers  
 dessins  en  relief  avec  de  jeunes  tiges  de  canne  à,  
 sucre  qu’on  y  applique,  et qu’on  recouvre  ensuite  
 d’un  enduit.  J’ai  vu  des  piliers  auxquels  on  avait  
 appliqué  de  ces  jeunes  tiges en  ligne  perpendiculaire  
 et  à égale  distance  les unés des  autres ,  ce  qui  
 leur donnait l’air  de  colonnes  cannelées.  Les  murs  
 sont barbouillés d’une pein ture blanche qu’on  renouvelle  
 souvent,  et  qui  se  fai tT avec  une argile  du voisinage. 
  Les portes  sont  d’un  seul morceau de bois de  
 fromager  taillé  avec  beaucoup  de  travail  dans  le