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L e gouverneur me mandait aussi de ramener
M. Hutchison avec moi au Cap-Corse-, parce que
voyant que sa résidence à Coumassie déplairait,
sinon au roi lui-même, au moins à ses principaux
chefs, le résident ne pourrait qu’y être vu de mauvais
oeil, et ne s’y trouverait peut-être pas même
en sûreté.
Mais les choses avaient bien changé de face depuis
que je lui avais écrit. L e traité était signé, et
nous apprîmes que jamais loi n’âvait été promulguée
dans ce royaume avec des formalités si solennelles
et si imposantes. J’avais obtenu plus que je n’aurais
osé l ’espérer, et non seulement le ro i et le gouvernement,
mais même tous les principaux chefs désiraient
que dorénavant l’officier anglais résidât habituellement
à Coumassie. Je mandai toutes ces circonstances
au gouverneur dans la réponse que je lui
fis le 16 septembre; j’appuyai sur les avantages qui
devaient résulter de cette mesure, et qu’il avait lui-
même si bien appréciés; je lui annonçai qu’à moins
d ’ordres formels contraires, je laisserais M. Hutchison
comme résident à Coumassie, et je finis par
lui dire que s’il pensait, lors de mon retour au Cap-
Corse, que cet officier, dont je connaissais la prudence
et le sang froid, se trouvât dans une situation
trop précaire dans la capitale des Aschantes,
je n’hésiterais pas un instant à aller l ’y remplaçer
moi-même.
Instructions laissées au résident — Obstacles apportés au départ
de l’ambassade. — On s’y op'pose de vive force. — Lia
bonne intelligence se rétablit. — . Départ. — Aventure
nocturne. — Retour au Cap-Corse.
L ’iwstant fixé pour notre départ approchant, je
remis à M. Hutchison les instructions suivantes.
Coumassie, septembre 18x7..
« Monsieur,
ê Je suis chargé par le gouverneur en chef de vous
laisser par écrit des instructions qui doivent servir
de base à votre conduite future.
» La conviction que les motifs de notre négociation
étaient justes et honorables, nous a fait accueillir
dans ce pays, malgré les-artifices qui ont été mis en
usage pour inspirer dés soupçons anx habitans;
1011 espère avec confiance que vous vous y maintiendrez
en donnant, par votre conduite, une
opinion favorable de notre caractère moral, ce qui
doit favoriser les vues bienfaisantes du gouvernement
britannique. La simplicité des formes de notre
religion, accr-éditant les calomnies des Mores, qui
prétendent que nous n’en avons aucune, vous aurez
1 attention de donner la preuve du contraire, en