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e t, après y avoir enfermé sa tête et l’avoir Recousue,
d’en t errer- son corps avec les autres cadavres qui
couvraient le champ de bataille. Malgré tontes ces
précautions , sa tete fut découverte , et son crâne
orne encore aujourd’hui un des grands tambours du
roi.
L e gouvernëür-général danois, Voulant'pubir
les habitaüs de P o p o , demanda à Saï-Quamina cinq
mille hommes de troupes auxiliaires, qui lui furent
accordés ; mais pendant qu’elles étaient en marche,
le gouverneur mourut; et son successeur, plutôt
que de s’exposer aux frais et aux inconvéniens d’une
semblable alliance, paya prudemment a5o onces
d o r , somme que le roi prétendit avoir avancée pour
la subsistance des troupes pendant leur marche vers
Christiansbourg.
1 79®4' Saï-Quamina étant allé rendre visite au roi
de Douabin , était fegfé un an à sa conr, sourd aux
remontrances de différentes députations, et aveusL*
par son amour pour Ghyava, fille de ce souver^K
Enfin on lm déclara formellement que s’il n’était
pas présent à la fêté des Ignames qui allait se céléb
re r , il serait privé de la couronne. On dit que sa
maîtresse refusa de l ’accompagner à Coumassie, soit
qu’elle craignît le ressentiment de la mère du ro i,
femme très - ambitieuse et emportée, soit plutôt
qu’elle cédât aux prières'de son père qui l ’engageait
à employer la ruse et les caresses pour retenir auprès
d’elle Saï Quamina dont il voulait accélérer la
ruine , dans l ’espoir de trouver, au milieu des troubles
, l'occasion d’agrandir sa puissance.
La manière dont les Aschantes détrônèrent leur
Tôi est très-remarquable. A p p ia -D an q u a , dont le
pouvoir paraît avoir été égal à celui de maire du
palais, alla chez la mère du roi avec les principaux
capitaines; et, après lui avoir fait d’un ton ferme et
résolu rénumération des fautes de son fils j il la somma
de lui* adresser des remontrances , comme fille
de leur ancien souverain , et comme celle à qui le
roi actuel devait lé jour ainsi que son élévation au
trône. Là mère de Saï Quamina qui, «sans doute,
avait assisté au conseil p riv é, feignit de déplorer
son malheur et la disgrâce de son fils; avoua, avec
une répugnance affectée , que ses remontrances
avaient déjà été méprisées, que le roi avait même
attenté à ses jours, et finit par prier les députés d’é-
lever Saï Apokùu , son seconcj|fus, au trône que l’aîné
n’était plus digne d’occuper. Les chefs y consentirent;
ils envoyèrent à Saï Quamina quelques-unes
de ses femmes et de ses esclaves, en Iq^disant de se
retirer dans le bois et de s’y construire une demeure.
A sa mort , qui arriva bientôt après, et qui fut, dit-
on , causée par l’amertume de sa douleur, ils lui rendirent
les honneurs funèbres les plus magnifiques
qu’on eût jamais vus. La Cléopâtre africaine ne lui
survécut pas long-temps.-
On fit aussi courir le bruit que Saï Quamina
voyant que ceux qu’il avait persécutés autrefois
venaientsans cesse l’insulter dans sa retraite et allaient
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