Origine et histoire de la guerre des Aschantes, extrait de
l ’ouvrage de Meredith spr la Côte-d’Or (i).
royaume d’Assin est situé derrière le pays des
Fautes, et limitrophe de PAschantie. Il était divisé
en deux états; Tun gouverné par le roi Chébou et
Quacoe Apoutay ; l ’autre, par le roi Amou. Quoique
Apoutay ne fût pas revêtu d e là dignité royale, son
pouvoir égalait celui de Chébou, mais l’ün et l’autre
étaient soumis au roi d’Aschantie. Un homme riche
mourut dans la capitale d’Amou. Suivant l’usage,
on enterra avec lui de l’ or et d’autres effets précieux.
Un homme de Chébou avait été présent aux
funérailles. Il guetta une occasion favorable, ouvrit
le tombeau, s’empara du trésor que l ’on y avait
déposé et l’emporta. Amou demanda justice à Chébou
et à Apoutay, sans pouvoir l’obtenir; il s’adressa
alors au roi des Aschantes. Celui-ci fit comparaître
devant lui toutes les parties, e t, les ayant écoutées
avec impartialité, décida en faveur d’Amou. Apoutay
fut retenu en otage jusqu’à ce que la restitution fût
effectuée ; mais il parvint à s’échapper, et, une fois
en liberté, il refusa de se soumettre à la décision du
roi d’Aschantie.
Là-dessus, Amou prit les armes, attaqua Chébou
et Apoutay, et mit leurs soldats en déroute. A la
sollicitation du roi des Aschantes, les parties eurent
une nouvelle entrevue, mais Apoutay eut recours à
la trahison ; il envoya secrètement demander à
Chébou une armée pour le -soutenir. I l livra une
nouvelle bataille à Amou; il fut encore défait, et
l ’homme qui avait commis le vol perdit la vie. Le
roi d’Asehantie, voulant rétablir la paix, interposa
son autorité entre les parties belligérantes. Il envoya
deux bracelets d’or, l’un à Amou, l’autre à Apoutay,
et leur ordonna de cesser les hostilités. Ils eurent
l ’air d’y consentir tous deux, et reçurent les bracelets,
Mais Apoutay attaqua de nouveau Amou, le
vainquit à son tour, et le chassa de sa ville capitale.
Celui-ci, indigné, assembla de nouvelles troupes
et triompha encore une seconde fois de son adversaire.
Cependant le roi d’Aschantie, voulant réconcilier
ses voisins, sans etre obligé de tirer l ’épée, envoya
à Amou une hache et deux sabres à poignée d’o r ,
«n lui recommandant de faire la paix avec Apoutayi
Amou répondit qu’il y consentait; mais il fut encore
attaqué par son implacable ennemi, complètement
battu, et perdit dans cette dernière bataille
les sabres à poignée d’or et la hache. Le vainqueur
exerça des ravages dans tout le territoire appartenant
à Amou, massacra tout ce qui tomba entre ses