On ne voit pas de grands oiseaux dans les criques;
i s y sont rares, peut-être même inconnus: maison
y trouve beaucoup de pélicans.
Nous prîmes beaucoup de caméléons ; mais, soit
quon les nourrît de mouches, ou qu’on ne leur
donnât rien, aucun ne vécut}>lus d’un mois à bord
u bâtiment. Les changemens de couleur de ceux
que j observai semblèrent se borner à passer d’un
vert très-foncé à un jaune brillant. Quand on les
meme rejettent cette opinion. II y a trente ou quarante ans
quon apporta en Hollande un de ces animaux, dont on fit
présent à S. A. le prince Frédéric-Henri. I l était de la grandeur
d un enfant de trois ans ; mais il avait bien le double d’épais
, étant d’une taille carrée, fort vigoureux et agile ; car il
levait des choses fo rt pesantes, et les portait d’un lieu en un
autre Le devant de son corps était nu , mais le dos était couvert
de poil noir. Sa face avait quelque chose d’humain, mais
son nez était plat et retroussé; ses oreilles, son sein et ses mamelles,
ses coudes, ses mains, le bas de son ventre et ses parties
naturelles, ses jambes et ses pieds ressemblaient parfaitement
a ceux d’une femme, parce que c’était un animal femelle.
Il sa levait debout et marchait souvent tout droit; il buvait
fort proprement, portant, d’une main, le pot à la bouche ,
et le soutenant de l ’autre; il se couchait de même, mettait la
tete sur un chevet, ajustait la couverture sur son corps, et, à
le voir ainsi étendu, on l ’aurait pris pour un homme. Aussi
les Nègres rapportent-ils des choses prodigieuses de cet animal
I ils assurent qu’il force des femmes et des filles, et qu’il
ose s’en prendre à des hommes armés. Selon toutes les apparences,
ce s t là ce satyre si célèbre chez les anciens, dont
Pline et tous les poètes ont tant parlé par ouï-dire et sur des
rapports incertains. »
plaçait sur une substance noire, ils en prenaient la
couleur; si alors on en approchait une couleur moins
foncée, ils reprenaient la couleur verte; et si l’objet
était jaune, ils étaient parsemés de taches du jaune
le plus brillant. Je ne les vis jamais prendre une
teinte de bleu ni de rouge. Quand ils étaien t en repos
dans leur c a g e , ils étaient d’ùn vert foncé , melê de
quelques taches encore plus foncées.
Dans mes courses dans les environs de Naango, je
me fis une idée générale des productions végétales
d e l’Empoongqua. C ’était pendant la saison des pluies;
la végétation n’est pas alors dans toute sa beauté.
Les arjares à bois rouge sont nombreux, j’en vis
plusieurs autres absolument nouveaux pour moi.
Les mangliers couvrent les bords des criques et des
rivières, et s’avancent même à quelques pieds dans
l ’eau. Leurs branches les plus basses sont souvent
couvertes d’huîtres. Le palmier à vin est très-
commun. De même que dans beaucoup de parties
de l ’Afrique occidentale, les forets sont tellement
remplies d’arbrisseaux et de plantes, qu’elles paraissent
impénétrables. Des arbustes grimpahs, entortillés
ensemble et couverts de plantes parasites,
tombent du haut des branches, reprennent racine à
te r re , étendent leurs bras à d’autres arbres, et semblent
réunir toute la forêt en une seule masse. De
tous côtés pendent des festons de fleurs, des couleurs
plus brillantes. Celles du Convolvulus cairicus se
distinguaient surtout par leur étonnante variété ;
elles offraient non seulement celte belle teinte lilas