jours immédiatement avant moi, relevait tons les
angles que faisait le chemin, et j’en prenais à mesure
note au crayon, supposant’ quatre yards et
demi (1) par six pas. Les naturels reconnaissent aussi
qu’on peut aisément parcourir cette distance en
quatre heures. Il se passa plusieurs heures avant que
tous les porteurs fussen^ réunis.; plusieurs de ceux
que nous avions fait partir la veille avaient 'dormi
dans le b o is , et un d’entre eux avait déserté.
Notre marche s’était dirigée en général nord ^ ,
nord-ouest à, nord-nord-ouest ^, nord-nord-est £.
La variation fut de 170 b La latitude du village
de Payntrie, prise par deux hauteurs du soleil, est
de 5° 20' 5o" nord, et la longitude x° 4-7 ' ouest*
Nous reçûmes la visite de Payntrie et de plusieurs
çabocirs sons un grand arbre, puis l on nous conduisit
dans un logement propre et commode qui
nous avait été préparé. Une petite cour carrée offrait
d’un côté un appentis sous lequel on pouvait faire la
cuisine, et à chacun des trois autres était une chambre
à coucher, ouverte par-devant, mais bien couverte
en chaume et très-propre. D e là on passait dans
une autre pièce dont le plancher était eleve d environ
deux pieds au-dessus du sol.
Ce village , agréablement situé dans une plaine ,
était entouré de beaux arbres, et consistait en une
rne fort large, bordée de petites cabanes construites
en bambou, et bien couvertes en chaume. Au bout
(1) Y a r d , mesure anglaise d’environ trois pieds.
( 27 )
du village, da côté du nord, était un ruisseau coulant
vers le nord-nord-est, et un terrain marécageux
s’étendant à plus d’un mille se reconnaissait, parce
que les arbres qui le couvraient produisaient plus
d’ombre et de feuillage.,Nous remarquâmes un grand
nombre de petits oiseaux plus beaux encore p a r la
délicatesse et la symétrie de leurs proportions que
par les couleurs de leur pluijiage. La plupart avaient
le corps vert et les ailes noires, et leurs nids étaient
suspendus aux arbres.
Le capitaine âschante, qui comptait y séjourner
quelques mois pour les affaires du ro i, nous envoya
lin mouton , en nous faisant ses excuses de nous faire
àm si mince présent, et en en rejetant la faute sur la
disette et sur sà qualité d’étranger. Le vieux Payntrie,
de son côté, était plein d’obligeancé et d’attentions,
et il nous envoya des ignames, quelques
volailles, et du vin de palmier. Nous y passâmes
quatre jours pour donner à nos gens le temps de se
pourvoir de vivres, attendu que nous avions quatre
journées à faire sans pouvoir en trouver.
Je me promenai avec M. Tedlie dans un sentier
bordé de haies et dé barrières, le long duquel régnait
un champ de blé très-bien cultivé., de vingt
acres au moins. Il conduisait à la ferme de Payntrie,
qui nous parut parfaitement tenue. Nous y trouvâmes
un poulailler, un pigeonnier, et une belle grange
élevée sur une plate-forme. A notre retour , nous lui
rendîmes uûe visite, et il nous servit d’excellent vin
de palmier. Sa maison était bâtie en carré, et com