1 armateur eut la générosité de le faire élever à ses
frais (1). Tous deux étaient restés plus de huit ans
daus ce pays avant d etre renvoyés dans leur patrie
Ils ne cachaient pas te désir qiifils avaient de retourner
en France, les moeurs de leurs compatriotes,
leur déplaisant souverainement.
Les Nègres nomment Empoongoua le pays arrosé
par le Gabon à son embouchure ; il ne s’étend pas
au-delà de l’embranchement du fleuve, c’est-à-dire
à plus de quarante milles en longueur, il en a environ
trente de largeur. Suivons d’abord le bras qui se
dirige au nord-est. A son entrée, on trouve un banc
de sable au milieu de son lit; au-delà sont trois petites
d e s , après quoi l ’eau devient douce. A environ deux
milles plus loin est une plus grande fie,, nommée
Tchindbué , qui est habitée. Les femmes y sont sans
relâche occupées à pêcher des surmulets blancs qui
y abondent. On les fait cuire avec une espèce de
Chocolat dont je parlerai tout-à-l’heure. De très-gros
arbres croissent dans le fleuve même , on lés appelle,
intinga on arbres de fer. La rive orientale est habitée
par lés Schikans qui, de même que tous les habitans
de l’intérieur, sont appelés boulas par les Nègres de
l ’Empoongoua ; ce terme a la même signification
que celui de Dunko en Aschantie. Après les Schikans
(2) Je suis fâché d’avoir à dire que les enfans nègres confiés
par leurs parens à des capitaines anglais, pour être élevés
en Europe, ont constamment été vendus comme esclaves, au
mépris de toutes les promesses; infamie dont il est sans
exemple que les Français se soient rendus coupables.
(’ 4 8 9 )
Viennent les Djomays qui parlent un dialecte de ïq
piême langue. L e s Schikans enterrent leurs morts
dans leurs maisons, sous leur lit. Les habitans des
bords du Gabou les èmpechent d approcher des
potes, de peur d’être privés du profit qu’ils trouvent
à être employés comme intermédiaires pour le çom-r
merce entre les Européens et l'i ntérieur,
La source du bras du nord-est est inconnue, peut-
être so r t - il du Dçndjer que les Nègres nomment
Moohnda, et qui vient de fort loin dans l’intérieur,
Il n’est pas si large que le Gabon nommé par les
Nègres Aroongo, mais’ il est beaucoup plus p rofond.
Il y a dans le G ab on, après la ville de Quâ-Ben, une
crique qui s’avance dans l ’intérieur jusqu’à peu de
distance, du Dendjer ou Moohnda, de sorte que les
commerçans vont jusque-là en‘ pirogues, qu’ils
transportent ensuite parterre, d’une rivière à l’autre.
Les N o k o s , les Apouks et les Komebays, habitent
le canton peu élevé qui les sépare..
Après avoir remonté le bras du nord - est deux
jours et deux nuits, on commence à voyager par
terre, on côtoie J^pays des Schikans, et, au bout de
deux journées, on arrive à Saïqaschialie, capitale du
royaume de Kaylie ou Kalay , et résidence du roi,
Qn en parle comme d’une yilleconsidérable. Toutes
les maisons y sont construites en bambou. Les habitans
de ce pays savent façonner le fe r , dont il y a
des mines 'abondantes dans toute cette partie de
VAfrique ; mais ils_ont grand soin de ne pas commu-
niqüer leur secret aux habitans des côtes , parce que