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 chambre dans laquelle  se  trouvaient'un  grand nombre  
 de  tambours.  Les  esclaves occupaient les angles  
 du  bâtiment,  et  sa  chambre  après  laquelle  il y   en  
 avait une autre plus petite, était garnie de mousquets,  
 de  fusils,  et de  gibernes  ornées  de  différentes  manières. 
   Nous  fûmes  surpris de  l ’ordre et  de là  p ro preté  
 quiy  régnaient.  Le  soleil venait de  se  coucher,  
 et son  repas du  soir se préparait sur un bon feu ,  brûlant  
 dans nn foyer  très-propre.  Le vieillard  était  assis  
 sur  sa  chaise  d’apparat,  et causait gaiement  avec ses  
 enfans  et  les  plus  jeunes  de  ses  femmes.  Les  plus  
 vieilles  le  regardaienfkl’un  appartement  voisin ,  sans  
 avoir l’air d’être jalouses. C ’était la première scène de  
 bonheur  domestique  que j’eusse vue parmi les  naturels  
 du  pays.  Près de  la maison  était  nn  petit  jardin  
 fermé  de haies,  où  l’on  cultivait des  fruits et des légumes  
 pour l’usage  de la famille. 
 Le  samedi  26,  nous partîmes du  village de Payntrie 
 , et nous traversâmes deux petites vallées romantiques, 
   ou  nous  aperçûmes  quelques  cabanes.  L e   
 nombre et  la  variété des  arbres  augmentaient à, mesure  
 que  nous  avancions,  et  le  paysage  se  trouvait  
 varié par  toutes  les  teintes  possibles  de verdure.  L e   
 chemin  était  souvent  couvert  d’eau.  Comme  nous  
 arrivions à Cottacoumacasa,  nous jouîmes d’une vue  
 magnifique.  Autour  de  nous  étaient  de  nombreux  
 bouquets  de  cotonniers  touffus;  dans  le  lointain,  
 des  collines  pittoresques  de  différentes  formes,  et  
 couvertes d’arbres de toutes espèces, me rappelèrent 
 C  W  ) 
 le fameux chemin  de Carmarthen,  à Llandilo,  pat  
 Grongarddill,  dans le pays de Galles. 
 Cottacoumacasa  est  à  environ  six  milles  et  un  
 quart  du  village  de  Payntrie,  et  ne  consiste  qu’en  
 quelques  misérables  huttes  où  l ’on  était  à  peine |à  
 couvert, et qui étaient de la plus grande malpropreté.  
 Je mesurai,  p a r le   moyen des  augles,  un  cotonnier  
 qui  était près de  nous ,  et  je  trouvai  qu’il  avait  
 pieds  de-hauteur,  Généralement,  ceux  que  nous  
 avions  vus  auparavant  paraissaient  beaucoup  plus  
 hauts.  Nos porteurs  s’étaient  établis  dans  ce  villaOg e-J 
 e t ,  peu  contens  de  s’y   être  reposés  quelques  heur 
 e s ,  ils  refusèrent  long-temps  de  se  remettre  en  
 marche  avant  le  lendemain.  Plusieurs  s’étaient  enivrés  
 en  buvant  le  rhum  de  quelques  petites  barriques  
 qu ils avaient brisées à dessein. Nous parvînmes  
 pourtant à  les faire partir vers  trois heures et demie,  
 e t  nous entrâmes  presque  aussitôt  dans  une  grande  
 forêt, impénétrable aux rayons du soleil. Nous avions  
 souvent des collines  à gravir ,  mais  elles  étaient  peu  
 escarpées.  Le  chemin  tortueux  et  couvert  de  bois  
 présentait  tant  d’obstacles  pour  les  hamacs,  que  
 M.  Hutchison,  M.  Teldie  et  moi,  prîmes  le  parti  
 d ’en  descendre,  et  de  continuer  la route  à p ied ,  ce  
 que nous  trouvâmes  plus  commode  et plus  expéditif. 
   Le  seul  désagrément de notre marche  fut de rencontrer  
 de  nombreuses  troupes  de  grosses  fourmis  
 noires,  que  leur multitude nous  empêchait  de  pouvoir  
 éviter,  et  doiit  la  piqûre  était  douloureuse.  
 Nous  passâmes  deux  petites  rivières  qui  coulaient