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drah, etc. » La rivière que M. Norris traversa près de
T o re , qu’il représente connue assez profonde et assez
rapide, et sur laquelle se trouve un pont, n’est autre
chose qu’un marais inondé, suivant le témoignage
de plusieurs officiers anglais qui ont été dans le Dahomé.
Celui dont j’ai déjà parlé m’assure que la
branche principale du Lagos coule au nord de l’île,
dans l ’endroit où est placée-la prétendue rivière du
Dou. En entrant dans celle branche, il la trouva si
la rg e , que, placé au milieu de l ’eau, à dix brasses de
profondeur, il pouvait à peine apercevoir les rives
de chaque côté. Le courant, qui est impétueux, entraîne
des îles flottantes, et une si grande masse
d ’eau, dans la saison des pluies, qu’elles chassent les
vaisseaux mouillés sur leurs ancres dans la rade. De-
Jisle fait venir le Lagos du nord; et l’on sait que les
Français connaissent mieux que nous cette partie de
la côte. Ce que Norris appelle dans sa carte « rivière
occidentale » n’est qu’une crique. Le courant d’eau
qu’il appelle le Lagos, et qu’il représente comme
coulant près de Badaggri, d’Ardrah, etpassant par
T o ré , est la rivière occidentale. Badaggri n’est qu’à
cinq à sept milles de la côte au lieu de quinze; le
flnxetle reflux ne se font pas sentir plus haut. Ardrah
est à vingt-cinq ou trente milles de la côte, et non à
dix-huit ; l ’on traverse la rivière au tiers de cette distance
de la mer; c’est ce que nous appelons Porto-
Novo, où il n’y a que quelques huttes de pêcheurs en
face de l’anerage. Les Nègres nomment Ardrah A ra-
takassie ou Alatakassie; et le pays, Essaam ou Le
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Grand. La rivière continue à couler paralèllement à
là mer, à trois cents pieds environ de distance ; quelquefois
elle s’en approche tellement, que la langue
de terre qui l’en sépare est souvent couverte d’eau;
enfin, elle se jette dans le V o ila , près de son embouchure.
Le même officier dont j’ai parlé m’a prouvé que
la personne qui dit à l ’éditeur du voyage d’Adams
qu’on trouvait constamment sur les bords du Lagos
des marchands de Houssa, avant 1 abolition de la
traite des Nègres , était mal informé : car la poli-
que du royaume de Kosie, situé sur la rive orientale
de ce fleuve , à soixante milles environ de son embouchure
, a toujours été d’empêcher toute communication
entre lès marchands de l ’intérieur et ceux
de Lagos, pour assurer à ses habitans les profits
immenses qu’ils retirent du métier de courtiers ou
intermédiaires dans ce commerce. Les Européens
qui commerçaient sur le La gos , projetèrent une
fois de forcer le passage dans des barques armées ;
e t, à cet effet, un bâtiment de dix-huit canons passa
la barre, et jeta l ’ancre près de la ville de Lagos ;
mais ils renoncèrent à cette entreprise comme trop
périlleuse. Quelque temps après, le roi de Kosie
demanda qu’ un Européen vînt dans son royaume.,
pour satisfaire sa curiosité et celle de son peuple.
Personne ne se souciant d’y aller , on lui envoya un
mulâtre nommé Pierre Brown. J’ai vu et questionné
cet homrne au Cap-Corse ; plusieurs hommes armés
le suivirent pour lui servir d’escorte. On y joignit