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 fort dure, flamande blanche. Quand  elle  a  été expo*  
 sée au soleil quelques jours,  elle devient aussi douce  
 qu’une  aveline.  Les  naturels  les  font  souvent  tremper  
 dans  l ’eau  salée  pendant  quelques  semaines,  
 parce  qu’ils  aiment  la  saveur  rance  que  lui  donne  
 cette  préparation.  C ’est  la  principale nourriture des  
 classes  inférieures. 
 L ’Intchima  est  un  fruit  ron d ,  couleur  d’orange.  
 Sa  grosseur  varie  depuis  celle  du  plus  petit  Coco  
 jusqu’à  celle  du  plus  gros.  La  peau  en  est  très-  
 épaisse ;  et ,  quand  on  la  cou p e ,  il  en  sort  un  suc  
 laiteux.  L ’intérieur  contient  un  grand  nombre  de  
 graines  dures,  d’un  brun  fon cé ,  entourées  d’une  
 pulpe  qui  est  la  seule  chose  que  l’on  mange;  elle  
 a un  goût délicieux  q u i,  lorsque le  fruit  vient d’être  
 cueilli,  ressemble  à  celui  de  la  prune  de  reine-  
 claude;  mais  si  le  fruit  tombe  de  lüi-même,  les  
 meurtrissures  lui  donnent  un  mauvais  g o û t ,  et  le  
 rendent  malsain. 
 Lorsque  les  nuits  étaient  bien  obscures,  Tom  
 Lawson  m’invitait  toujours  à  tourner  les  yeux  du  
 côté où des Européens, mauvais plaisaos,  lui  avaient  
 persuadé  qu’il  y  avait  une  montagne  de  diamant.  
 Elle  est  située  à  peu  près  à  trois journées  en  droite  
 ligne  à  l ’est  de  l’Empoôngoua.  Mais  la  crainte  des  
 habitans  des  pays  intermédiaires  avait  obligé  Tom  
 Lawson  à  fairemn  long circuit qui  lui avait pris sept  
 jours  entiers  pour  y  arriver, l i  en  avait  détaché  des  
 fragmens; mais,  en  revenant, il  les  perdit dans une  
 escarmouche.  Ces  pierres,  me  dit-il,  éclairaient  à 
 une  distance  considérable.  On  regarde  celte  montagne  
 comme  un  fétiche  très-puissant ,  et  on  la  représente  
 comme très-haute,  Je dois avouer que, lorsqu’il  
 ne faisait pas clair de lune,  on  apercevait,  dans  
 la  direction qu’il  m’indiquait, une lueur p â le ,  mais  
 bien  distincte,  qu’on  ne  découvrait  d’aucun  autre  
 côté. 
 On m’apporta  de l’ocre  rouge et  de  l ’ocre  jaune,  
 qui se  trouvaient, me dit-on,  dans le voisinage d’une  
 savane,  à  trois  journées  au  sud-est  de  l’Empoon--  
 goua.  On  m’assura  qu’il  y  avait ,  dans  le même endroit, 
   des  couches  très-considérables  de  plusieurs  
 autres  couleurs.  Mais  les  Nègres  sont  convaincus  
 que  quiconque  essaie  d’en  emporter  de  plus  d’une  
 couleur  en  même  temps ,  est  à  l ’instant  frappé  de  
 paralysie. On  n’a  jamais trouvé d’or dans  cette partie  
 de l’Afrique, 
 La musique de  AEmpoongoua est  fort inférieure à  
 cellé que j’avais entendue  en  Aschanlie.  L ’encham-  
 b ie ,  seul  instrumént  qui  leur  soit  particulier,  ressemble  
 à  la  mandoline, mais  n’a que  cinq cordes ,  
 faites  de  fibres  de  racines  de  palmier.  Le manche  
 consiste en cinq morceaux de bambou auxquels sont  
 attachées  les  cordes  q u i,  pouvant  se  lever  ou  s’a-  
 baisser  à  volonté,  se mettent  facilement  d’accord  ,  
 quoique pour peu  de  temps.  On  joue  de  cet instrument  
 avec  les deux mains,  Le son en est doux ,  mais  
 monotone, Dans  les soirées éclairées par  la  lu n e ,  on  
 chante,  d’un  ton  de  récitatif,  de  longues  histoires  
 qu’on  accompagne de l ’enchambie ;  une des  plus  en