( 5 i 6 |
fort dure, flamande blanche. Quand elle a été expo*
sée au soleil quelques jours, elle devient aussi douce
qu’une aveline. Les naturels les font souvent tremper
dans l ’eau salée pendant quelques semaines,
parce qu’ils aiment la saveur rance que lui donne
cette préparation. C ’est la principale nourriture des
classes inférieures.
L ’Intchima est un fruit ron d , couleur d’orange.
Sa grosseur varie depuis celle du plus petit Coco
jusqu’à celle du plus gros. La peau en est très-
épaisse ; et , quand on la cou p e , il en sort un suc
laiteux. L ’intérieur contient un grand nombre de
graines dures, d’un brun fon cé , entourées d’une
pulpe qui est la seule chose que l’on mange; elle
a un goût délicieux q u i, lorsque le fruit vient d’être
cueilli, ressemble à celui de la prune de reine-
claude; mais si le fruit tombe de lüi-même, les
meurtrissures lui donnent un mauvais g o û t , et le
rendent malsain.
Lorsque les nuits étaient bien obscures, Tom
Lawson m’invitait toujours à tourner les yeux du
côté où des Européens, mauvais plaisaos, lui avaient
persuadé qu’il y avait une montagne de diamant.
Elle est située à peu près à trois journées en droite
ligne à l ’est de l’Empoôngoua. Mais la crainte des
habitans des pays intermédiaires avait obligé Tom
Lawson à fairemn long circuit qui lui avait pris sept
jours entiers pour y arriver, l i en avait détaché des
fragmens; mais, en revenant, il les perdit dans une
escarmouche. Ces pierres, me dit-il, éclairaient à
une distance considérable. On regarde celte montagne
comme un fétiche très-puissant , et on la représente
comme très-haute, Je dois avouer que, lorsqu’il
ne faisait pas clair de lune, on apercevait, dans
la direction qu’il m’indiquait, une lueur p â le , mais
bien distincte, qu’on ne découvrait d’aucun autre
côté.
On m’apporta de l’ocre rouge et de l ’ocre jaune,
qui se trouvaient, me dit-on, dans le voisinage d’une
savane, à trois journées au sud-est de l’Empoon--
goua. On m’assura qu’il y avait , dans le même endroit,
des couches très-considérables de plusieurs
autres couleurs. Mais les Nègres sont convaincus
que quiconque essaie d’en emporter de plus d’une
couleur en même temps , est à l ’instant frappé de
paralysie. On n’a jamais trouvé d’or dans cette partie
de l’Afrique,
La musique de AEmpoongoua est fort inférieure à
cellé que j’avais entendue en Aschanlie. L ’encham-
b ie , seul instrumént qui leur soit particulier, ressemble
à la mandoline, mais n’a que cinq cordes ,
faites de fibres de racines de palmier. Le manche
consiste en cinq morceaux de bambou auxquels sont
attachées les cordes q u i, pouvant se lever ou s’a-
baisser à volonté, se mettent facilement d’accord ,
quoique pour peu de temps. On joue de cet instrument
avec les deux mains, Le son en est doux , mais
monotone, Dans les soirées éclairées par la lu n e , on
chante, d’un ton de récitatif, de longues histoires
qu’on accompagne de l ’enchambie ; une des plus en