cl une fois radoubé des navires, a un mille trois quarts,
de circonférence, et est inhabitée. Loutre est beaucoup
plus grande, et renferme un village sur une
hauteur. Les Nègres nous dirent qu’on y voit les
ruines d’un fort portugais. L ’île de König n’est
pas à plus d un mille de la pointe de Rodney on
d Ouindo. Le fleuve en cet endroit a près de 3o
malles de largeur, et il n’en a plus que 12 à partir
de la crique de Goumbena.
A 45 milles environ de son embouchure, le fleuve
se partage en deux bras; l ’un, dont l’entrée peut
avoir 4 milles de largeur, se dirige au nord-est;
1 autre, qui en a environ 2 , paraît se diriger au sud-
sud-est. Quelques écrivains ont pensé que, si le Niger
se joint a quelque autre fleuve, ce devait être
au Zaïre, parce que tous les fleuves qui se trouvent
entre le cap Lopez et le cap des palmes ne sont pas
assez considérables pour en recevoir ses eaux. Si
cette assertion est exacte pour le V o lta , elle ne
l’est certainement pas pour le Lagos ni pour le Dind-
je r, ni pour le Gabon, encore moins pour leR io -
et le Formoso, dont l’éditeur du dernier
voyage de M. Park parle ainsi : «Le Rio-del-Rey
et le Rio-Formoso son j , dit-on, très-considérables ,
chacun d eux ayant 7 à 8 milles de largeur à son
embouchure. Le Delta qu’ils peuvent former doit,
d après la ligne de côtes qu’il embrasse , être beaucoup
plus grand que celui du Gange, Si donc ces
deux fleuves ne sont que deux branches unies aù-
pai’avant, le courant d’eau dont elles dérivent doit
gtrê d’un volume prodigieux. »
( 4 87 )
La cargaison que le bâtiment où j’étais devait
prendre dans lé G ab on , et qui consistait en ébène
et en bois de teinture rouge, ne paraissant guère
pouvoir se compléter en moins de deux mois, je
résolus (Je charmer l’ennui que m’inspirait ce climat,
d’ailleurs très-insalubre, en faisant des recherches
sur la géographie de l’intérieur. Je cherchai donc à
obtenir des renseignemens des esclaves et des mar-*
chands nègres. Les plus entreprenans de ces derniers,
et qui étaient en même temps les plus grands
voyageurs dans l’intérieur, restèrent à bprd de notre
navire pendant qu’on le chargeait. Je pus donc converser
avec eu x , et d’autant plus aisément qu’ils
parlaient anglais. J’allai deux fois à terre, et je
passai une nuitàNaângo, où George’s T ow n , située
Ù environ 45 milles de l’embouchure du fleuve, Le
gouverneur, car ce fut ainsi qu’on m’interpréta le
titre qu’il portait, était un Nègre hospitalier et intelligent
qui parlait bien anglais. I l avait beaucoup
voyagé dans sa jeunesse , et il aimait encore à
questionner. J1 fit venir devant moi une troupe
d’esclaves pour que je fusse à même de les interroger.
Je trouvai des nègres de la plupart des pays
dont j avais déjà entendu parler, Je vis deux jeunes
nègres, fils de chefs de leurs pays, qui parlaient et
écrivaient cpnranntaent le français, L ’un avait été envoyé
en France, et l’autre en Angleterre p o ù r y r e -
pevoir jeur éducation. Mais le navire sur lequel ce
dernier était embarqué ayant été pris par un corsaire
français, l’enfant fut euirnené en France , où