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 les  emblèmes  de  la  royauté.  La  partie  du  palais  la  
 plus  ornée  est  celle  qui  est  destinée  à  la  résidence  
 des femmes.  Nous  y  passâmes  une  fois.  Toutes  les  
 entrées  des  appartemens,  à  l'exception  de  deux,  
 étaient  fermées,  par  des  paneaux  à  jour  d’un  joli  
 travail et  un  peu  ressemblans  aux  ouvrages  gothiques  
 du  même genre.  Un  appartement  était  entièrement  
 fermé  par  deux  portes  cintrées  en  b o is ,  
 couvertes  d’ornemens en  relief et  peintes  en  rouge.  
 Des portes que le hasard fit ouvrir  pendant que nous  
 passions, nous laissèrent entrevoir de grands  appartemens, 
   dans  des  coins  où  nous  n’en  aurions  pas ^  
 soupçonné.  Les  plus  retirés  paraissaient  les  plus,  
 ornés. Toutes les  fois que nous nous  rendions au  palais  
 ,  il  se passait .toujours un  intervalle  de  quelques,  
 minutes avant qu’on ouvrit la porte qui ferme chaque  
 cour.  Dans  la  dernière  est  la  chambre  du  conseil. 
 Le  s 4 >  après avoir  attendu  près  d’une heure,  cérémonial  
 qui  paraît  indispensable,  dans  une  cour  
 extérieure  où  entraient  et  d’où  sortaient  divers  cabocirs  
 revêtus  des  marques  de  leurs  dignités,  et  
 accompagnés  d’une  suite  nombreuse,  nous  fumes  
 conduits dans une grande cour où nous  trouvâmes le  
 roi environné déplus  de magnificence que nous.n’en  
 avions  encore  vu  Il  était  assisù l’extrémité  de deux  
 longues  files de  conseillers,  de cabocirs  et  de capitaines, 
   tous  placés  sous leurs  parasols d’étoffe  écarlate  
 et de  soie  ou  de  coton  jaune,  des  couleurs  les  
 plus  brillantes,  surmontés  de  figures  de  panthères,  
 de  pélicans,  de babouins,  de  croissans,  etc.,  le  tout 
 en  or.  Chacun  de  ces  officiers  était  entouré  de  sa  
 suite  particulière,  de  ses  marques  d’honneur,  et  
 des officiers  de  sa maison,  ce  qui  formait  véritablement  
 concilium  in  concilio.  Tout  ce  lnxe nous  semblait  
 l ’effet  d’un  enchantement,  quand  nous  nous  
 rappelions  les  villes  par  où  nous  avions passé  avant 
 d’arriver  à  la capitale. 
 Le  roi  venait  de prononcer un  jugement qui  condamnait  
 à mort  un  de  ses  capitaines  pour  cause  de  
 lâcheté;  il  ordonna  alors  qu’on reprît  l’affaire  des  
 paiemens  au  roi  d Annamabou  et  au  chef  des  Al  
 foes.  Les différens  messagers fantes fureut entendus.  
 Ceux d ’Amouney  ,  d ’A dokou,  et  de  Payntrie,  ca-  
 bocir de l’intérieur,  nous  ayant  joints  comme nous  
 allions  entrer  chez  le  roi,  ils  s expliquèrent  d une  
 manière  équivoque  et  embarrassée,  ne  sachant  que  
 dire  aux  interprètes  du  ro i,  et  ne profitant pas des  
 courts  intervalles  qu’on  leur accordait  pour parler.  
 Il  paraît  qu’ils  ne  voulaient  pas  déclarer  quel  était  
 le montant de  ces  paiemens. M. James, interrogé  de  
 nouveau  à  ce  sujet,  répondit,  «  que  les  tetes  des  
 blancs n’étaient pas semblables à celles  des  noirs,  et  
 qu’il  ne  s’en  souvenait  pas ;  qu’il  croyait  pourtant  
 qu’on  payait  quatre  onces  à  l’un  et  deux  onces  à  
 l’autre.  »  Il  n’offrit  pas  dé  s’en  informer  du  gouverneur  
 du  Cap-Corse.  Les  interprètes  du  roi  et  
 plusieurs  de  ses  conseillers  pérorèrent  .d’un  air  
 très-emporté.  « J e   reçois  quatre  onces  d’or  d’El-  
 mina,  s’écria  le  roi,  deux  d’Accra;  n’est-ce  pas  une  
 honte  qu’on  me  fasse  proposer  quatre  ackies  du