tronc de cet arbre. On y cloue ensuite des oi'némens
en bois de différentes formes et de diverses couleurs.
Le prix de la main-d’oeuvre est si peu en proportion
avee celui des denrées, que je ne payai que deux
tok'ous pour une planche de fromager longue de
cinq.pieds sur trois de large. Les serrures dont on
se sert viennent d’Houssa, et sont-d un genre tout
à-fait singulier. Quand on élève un premier étage
au-dessus du rez-de-chaussée , la pièce de dessous
est divisée en deux par un mur destiné à soutenir les
solives qui forment le plancher de la chambre supérieure
y qü’on couvre généralement de la terre
rouge dont j’ai déjà parlé. Je n’eu ai vu qu une
seule qui eût un plancher en bois de cotonnier la-
conné à la hache, et ressemblant à peu près a celles
qui forment le pont d’un bâtiment. Les lenetres
consistent en treillages à jour en bois peint en rouge,
et formant divers dessins assez comphqnes ; les
encadreinens en sont souvent revelus d une feuille
clor de l'épaisseur du papier à cartouche-..
La chose qui me surprit le plus > et qui me prouva
la o r a n d e supériorité des Aschantes sur la généralité
des Nègres , fut de découvrir qu’il y avait
d a n s chaque itiaison des cabinets d’aisance, inde
pendamment de ceux qui sont établis hors de a
xil\e pour les c l a s s e s i n f é r i e u r e s * Us sont ordinairement
placés dans le coin le plüs retiré du bâtiment,
e t quelquefois ail premier étage dans une petite
ch amb r e séparée des antres; le grand piliercreux
qui les forme sert encore en C e cas à soutenir 1 etage
supérieur. La circonférence n’en est pas considérable,
mais les fosses sont c r e u s é e s à une profondeur
surprenante; l’on y jette tous les jours de 1 eau
bouillante, ce qui empêche la mauvaise odeur.?Les
ordures et les immondices de chaque maisoiV sont
brûlées tous les matins dans la rue , et les habitans
sont a u s s i propres dans leur demeure que sur eur
personne.
L e s bâtimens qui composent une grande maison
sont disppsés autour de différentes cours ordinairement
en grand nombre. Lorsque nous allions rendre
visite à un personnage de distinction, 1 étiquette était
de nous faire attendre quelques minutes à la porte de
chaque cour e t de nous recevoir dans la dernière. La
chambre à coucher d’Odoumata était petite, n ayant
environ que huit pieds carrés, mais elle était décorée
d’une profusion d’ornemens d’o r et d’argent qui
lui donnaient un air de magnificence et de richesse.
L e lit qui a généralement cinq pieds de hauteur, est
entièrement composé de grands coussins entassés
les uns sür les autres. On dit que le roi de Gaman
a-un marchepied d or massif pour monter dans le
sien. %
Le roi nous questionnait fréquemment suri architecture
anglaise; uouslui eu donnâmes une idée pur
des dessins. Il aimait beaucoup à nous parler d un
projet attribué à Saï Coudjo, et nous dit qu’il l’exécü»
terait dès qu’il aurait terminé la guerre contre le Gaman.
C’était de se faire bâtir une maison qui serait
couverte en lames de cuivre, posées sur des encadre