* | 2/, 2 )
en déloger les Aschantes. Des murailles du fort ; on
put voir parfaitement eette affaire. Les Fantès fuient
reçus avec courage et résolution , et là victoire resta
indécise pendant quelque temps. Les Aschanles; tiraient
àvec plus de régularité qu’on ne s’y attendait ,
et leur feu était bien dirigé. Les Fantes, au contraire,
tiraient avec confusion et au hasard. Ils
eurent pourtant l’avantage; mais leurs ennemis firent
leur retraite dans le meilleur ordrè, et réussirent
à se maintenir dans une partie du village
caché dans une vallée ou les Fantes ne jugèrent pas
à propos de les poursuivre. Ce succès ajouta encore
à la présomption qu’inspirait aux habitans d’Annamabou
la forte position'de leur ville; maisytandis
qu’ils étaient aux prises avec ce détachement,, le roi,
avec son corps d’armée, s’emparait de toutes les
routes qui conduisaient chez eux, et n’en était plus
qu’à trois milles.
L e lendemain, c’est-à-dire le i 5 juin; à là pointe
du jo u r , les soldats qui étaient de garde aperçurent
toute l ’armée aschaute en mouvement. On donna
l ’alarme, et tous les hommes en état de porter un
fusil se disposèrent à marcher contre l'ennemi. La
ville étant située devant le fort, et s’étendant à quelque
distance dans les terres, on né put vo irie combat>
mais on apercevait d’épais nuages de fiimée s’élever
de différens Cotés, et l’on entendait distinctement
un feu roulant de mousqueterie. L ’alarmê et la confusion
se répandirent alors dans la ville. Les femmes,
les vieillards, les enfans se réfugièrent dans le fort,
( 243 ) •
ou l’on en reçut un aussi grafl|| nombre qu’il fut
possible; quand les portes en eurent été
les autres campèrent le long des murs. Le bruit1 des
décharges de mousqueterie s’approchait de plus
en plus; enfin les Fantes prirent la fuite dans le plus
grand.desordre. On lira du fort deux ou trois coups
de canon pour tâcher d’intimider les ennemis; mais
ils étaient trop intrépides, trop animés par l’espérance
de la victoire pour se laisser épouvanter. Vers onze
heures, on entendait partout les balles, siffler,dans
le fort, et les Aschantes entrèrent dans la ville pour—
suivant les vaincus jusque sur le rivage de la mer
où ils en firent un grand carnage.
Les Fantes espéraient pouvoir s’échapper,, grâce
a leurs canots et a leur habileté a nager; mais ils
se trouvèrent poursuivis de trop près par les Aschantes
qui, dans leur fureur insatiable, massacraient
sans pitié tout ce qui se présentait à eux; hommes,
femmes et enfans. Pendant ce carnage, le gouverneur,
avec sa petite garnison, travaillait de son
côté à repousser les ennemis. Un canon de vingt-
quatre, pointé vers le rivage et chargé à mitraille
, leur fit perdre beaucoup de monde; et une
pièce de trois, pointée du côte de l’est, ne les im-
commoda guère moins. Biais de nouvelles .troupes
avançaient continuellement; elles marchèrent enfin
vers les murs du fort pour s’emparer de ceux qui
s’étaient réfugiésen foule sous leur protection, n’ayant
pu trouver place dans l ’intérieur. Le gouverneur
reçut deux blessures en ce moment : une balle le
16 *