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 en déloger  les Aschantes. Des murailles du  fort ;  on  
 put voir parfaitement eette affaire.  Les Fantès  fuient  
 reçus avec courage  et résolution ,  et là  victoire resta  
 indécise  pendant  quelque  temps.  Les  Aschanles; tiraient  
 àvec plus  de régularité qu’on  ne s’y attendait ,  
 et  leur  feu  était  bien  dirigé.  Les  Fantes,  au  contraire, 
   tiraient  avec  confusion  et  au  hasard.  Ils  
 eurent  pourtant  l’avantage;  mais  leurs  ennemis  firent  
 leur  retraite  dans  le  meilleur  ordrè,  et  réussirent  
 à  se  maintenir  dans  une  partie  du  village  
 caché dans  une vallée  ou  les Fantes  ne  jugèrent  pas  
 à propos de  les poursuivre. Ce  succès  ajouta  encore  
 à  la présomption  qu’inspirait  aux  habitans  d’Annamabou  
 la  forte  position'de  leur  ville;  maisytandis  
 qu’ils étaient aux prises avec ce détachement,, le  roi,  
 avec  son  corps  d’armée,  s’emparait  de  toutes  les  
 routes  qui  conduisaient chez  eux,  et  n’en  était  plus  
 qu’à trois milles. 
 L e  lendemain,  c’est-à-dire  le  i 5  juin;  à là pointe  
 du jo u r ,  les  soldats qui étaient de  garde  aperçurent  
 toute  l ’armée  aschaute  en  mouvement.  On  donna  
 l ’alarme,  et  tous  les  hommes  en  état  de  porter  un  
 fusil  se  disposèrent  à marcher  contre  l'ennemi.  La  
 ville étant située devant le fort, et s’étendant à quelque  
 distance  dans  les  terres,  on  né  put  vo irie  combat>  
 mais  on  apercevait  d’épais  nuages  de  fiimée s’élever  
 de  différens  Cotés,  et  l’on  entendait  distinctement  
 un feu  roulant de mousqueterie. L ’alarmê et la  confusion  
 se  répandirent alors dans  la ville. Les femmes,  
 les  vieillards,  les  enfans  se  réfugièrent  dans le fort, 
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 ou  l’on  en  reçut  un  aussi  grafl||  nombre  qu’il  fut  
 possible;  quand  les  portes  en  eurent  été  
 les autres campèrent  le  long  des murs.  Le  bruit1 des  
 décharges  de  mousqueterie  s’approchait  de  plus  
 en  plus;  enfin  les  Fantes prirent la  fuite  dans le plus  
 grand.desordre. On lira  du  fort  deux  ou  trois coups  
 de  canon  pour  tâcher  d’intimider les ennemis; mais  
 ils étaient trop intrépides, trop animés par l’espérance  
 de la  victoire  pour  se  laisser épouvanter.  Vers onze  
 heures,  on  entendait  partout  les  balles, siffler,dans  
 le fort, et les Aschantes  entrèrent dans  la ville pour—  
 suivant  les  vaincus  jusque  sur  le  rivage  de  la  mer  
 où  ils  en  firent  un  grand  carnage. 
 Les  Fantes  espéraient pouvoir s’échapper,,  grâce  
 a  leurs  canots  et  a  leur  habileté  a  nager;  mais  ils  
 se  trouvèrent  poursuivis  de  trop  près  par  les  Aschantes  
 qui, dans leur fureur insatiable, massacraient  
 sans  pitié  tout ce  qui se présentait  à  eux;  hommes,  
 femmes  et  enfans.  Pendant  ce  carnage,  le  gouverneur, 
  avec  sa  petite  garnison,  travaillait  de  son  
 côté  à  repousser  les  ennemis.  Un  canon  de  vingt-  
 quatre,  pointé  vers  le  rivage  et  chargé  à  mitraille  
 ,  leur  fit  perdre  beaucoup de  monde;  et  une  
 pièce de trois,  pointée  du  côte  de  l’est,  ne  les  im-  
 commoda  guère  moins.  Biais  de  nouvelles .troupes  
 avançaient  continuellement;  elles marchèrent  enfin  
 vers  les  murs  du  fort  pour  s’emparer  de  ceux qui  
 s’étaient réfugiésen foule sous leur protection, n’ayant  
 pu  trouver  place  dans  l ’intérieur.  Le  gouverneur  
 reçut  deux  blessures  en  ce moment  :  une  balle  le 
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