très-sévèrement la moindre infraction qui serait
faite à celle transaction. Je fus ensuite requis à!en
donner lecture pour la dernière fois, s-
Dans la soiree, le roi nous donna une dernière au*
dience en présence de ses capitaines, et dicta une
lettre pour le gouverneur. Elle ne contenait, que
des assurances d’amitié, mais le postscriptum en est
assez curieux : « Je vous prie d’informer le roi d’An-?
gleterre que j ai fait serment de ne pas recommencer
la guerre contre les Fautes, parce que je les con-
sidérerai comme ses sujets. J ’espère done qu’à son
tour il réfléchira s’il ne pourrait pas recommencer
la traite des nègres, ce qui me serait fort avantageux.
n
Adoussi, premier interprète, fut chargé de rece-.
voir de ma main celle de M-Hutchison, et d e là
placer dans celle du roi, qui en même temps déclara
solennellement qu’il se rendait responsable de sa
sûreté. On me remit alors les présens du roi qui
eonsisloient en ce qui suit ?
Pour le gouvernement, quatre jeunes garçons,
pour les faire élever.
Pour le Muséum britannique, six échantillons
d’ouvrages d’orfévrerie du pajs. Le roi prenait intérêt
à cet établissement, d’après le compte que je
lui en avais rendu.
Pour le gouverneur en chef, un enfant de chaque
sexe, pour être élevés chez lui et le servir.
Pour m o i, un enfant de chaque sexe, et demç
onces six ackies d’or.
( )
Pour M. Ted lie , un jeune garçon et une once
quatre âckies d’or.
j | Pour chucun des interprètes-) une pièce d’étoffe et
dix ackies.
Pour les messagers, les domestiques et les soldats,
dix ackies.
Je reçus aussi d’Apokou une pièce d’étoffe de
Sarem et quelques bagatelles ; de Baba, chef des
Mores, un mouton ; enfin, quinze ackies d’or des interprètes
du roi qui me complimentèrent sur la fermeté
que j’avais montrée pendant la négociation.
L e roi étant alors en mésintelligence avec les ha-
bitans du Ouarsâ, s’opposa fortement à ce que nous
retournassions par ce pays. J’insistai d’abord ; mais,
malgré la contrariété que j’éprouvais, je vis que la
prudence me commandait de renoncer à mon idée.
Le roi m’assura que le chemin par le Ouarsâ était
plus long de deux journées, et que, dès qu’il aurait
terminé la guerre de Buntouko, il n’épargnerait
rien pour faire tracer une route directe par le pays
d’Assin.
Le roi avait donné un uniforme semblable aux nôtres
à son fils favori, enfant de cinq ans ; celui-ci fut tellement
effrayé de l’idée de partir avec nous, que le
roi nous dit qu’il nous l ’enverrait plus tard. I l est
trop jaloux des avantages de l’éducation pour permettre
que les enfans de ses chefs y participent avant
les siens.
Le roi me fournit des porteurs pour notre bagage ,
me pressa de prendre six porteurs de hamac en cas