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 éternellement dans le même état deluxe et de magnificence  
 qui était leur partage sur la terre. C ’est d’après  
 cette conviction que, dans lescérémonies funèbres, ils  
 immolent  un  certain  nombre  de  victimes  des  deux  
 sexes  pour  accompagner  le  défunt,  proclamer  ses  
 dignités  et  pourvoir  à  ses  plaisirs. 
 Les esprits des classes inférieures habitent,  disent-  
 ils , lès  temples du  fétiche,  dans  un  état d’engourdissement  
 et d’îndolëneequi les dédommage del’étatser-  
 vile dans  lequel  ils ont  vécu, et  qui est  véritablement  
 conforme  aux  sentimens  du  nègre.  Ceux  qui  l’emportent  
 sur  les  autres  par  leur  prudence  et  leur expérience  
 sont doués de l ’a vantagé de lire dânsl’avenir,  
 et cbargés de  veiller sur les mortels qui reconnaissent  
 le  fétiche,  et  d’obtenir  tout  ce  qui  peut  leur  être  
 utile.  Leur  état  répond,  en  un mot,  à  celui  de  la  
 première  raCe  d’hommes  après  la mort,  tel  q u il est  
 décrit  par Hésiode.  Ceux  dont les  crimes détruisent  
 l ’efficacité  de  la  cérémonie funèbre qui a lieu  en leur  
 honneur,  ou  que  des  circonstances particulières  en  
 ontpu priver,  sont condamnés« errer dans lés  sombres  
 solitudes  des  forêts,  se  glissant  quelquefois  à  
 la  dérobée  jusqu’à  leurs  anciennes  demeures. Ceux  
 qui  ont négligé  de  rendre  les  honneurs  funèbres  
 à  leurs parens  sont maudits et persécutés par  les  es~  
 prits  de  ceux-ci. 
 Il  y  a  deux  classes  de  prêtres,  les  premiers  demeurent  
 avec  le  fétiche  (i)  qui  a  une petite maison 
 (1)  A  Nanampong  ( nanan  signifie  grand-père),  près  de 
 ronde,  bâtie  généralement à quelque distance de la 
 ville. Ils  interrogent l’oracle sur le sort futur d  un état  
 ou  d’ un individu,  rapportent  ses  réponses  et appellent  
 l’attention  des  esprits que  leurs  parens  désirent  
 consulter  sur  leurs  affaires  domestiques. 
 a Auditur tumulo, et  vox reddita  fèrtur  ad  anres. ». 
 JEn.  n - 
 Les prêtres  du .second  ordre  vaquent  à leurs dif- 
 Mankasim,  dans le Braffô,  se  trouve  une  immense  caverne ,  
 habitée par un  grand  nombre  de  vieux prêtres  que  Les Fantes  
 regardent  comme immortels.  Ils  vivent,  depuis.un temps  immémorial, 
   en  commerce  intime  avec  le  fétiche,  et ne  connaissent  
 le  monde  que  par  intuition.  C’ est  avec  eux  que  e-  
 meureât les esprits des sages et des vieillards;  leurs prophéties  
 et  leurs conseils sont respectés,  comme  les  expressions  de  la  
 volonté du  fétiche.  Adokou,  chef  de  Braffo  ,  avait  coutume  
 de  les  consulter quelquefois  en  personne, mais  plus  souvent  
 parFmtermédiaire de son  grand-prêtre.  Les Fantes attribuent.  
 „4  présent leurs défaites  e t leurs malheurs ,   ainsi  que  les  victoires  
 des Âschantes,  à lafiitalité qui leur  fit négliger de^pra t i quer  
 ce que l’oracle leurenjoignaïtj'car, tant qu’ils lui obéirent,  
 disent-ils ,  leur pays  fut  florissant. En effet,  d’après les exemples  
 qui m’ont été cités.,. les  réponses de  l’oracle  par  1 organe  
 des prêtres  paraissent avoir  été .dictées par une politique juste  
 etprudënte,  à laquelle les Fantes auraient bien fait  dé se  conformer. 
   Cette  caverne  est  tellement inaccessible,  et  en même  
 temps  si  vaste, qu’un  grand nombre de Fantes y  restèrent  cachés  
 pendant l’invasion des  Aschantes prédite par ces prêtres.  
 La maison  ou  temple  du  principal  fétiche  de  l ’Ahanta,  qui  
 s’appelle Checquou ,  est  a  Apremmadou.  Plus  de  cinquante  
 prêtres de la: première  classe  y  résident.