( 36a )
Appami reçut dix aekies de gratification du roi, et
vingt du peuple. Cette spécification de la peine dans
le corps de la lo i , ( principal mérite de Zaleucus ),
indique des progrès dans la science de la législation,
car elle garantit l’accusé de tout jugement arbitraire
(1).
Les caboeirs de Souta, de Marmpou , de Becqua
et de Kokofou , quatre grandes villes bâties par les
As chantes , en même temps que Coumassie , jouissent
de plusieurs privilèges; ils ont une trésorerie
indépendante , dans laquelle le Gouvernement peut
cependant puiser quelquefois, et exercent'le pouvoir
judiciaire, sous la réserve d’un appel au Roi. Ils célè-
brent aussi particulièrement leur fête des Ignames ,
après avoir assisté à celle de Coumassie , à laquelle
tous les princes ou tributaires doivent être présens,
et qui paraît avoir été instituée comme les Panathénées
de Thésée, pour unir par une fête générale
tant de nations différentes. Ces quatre cabocirsont
seuls , avec le r o i , le privilège de garnir leurs sandales
d’or.
On ne peut verser le sang d’un fils du r o i , ni d’au-
(1) Suivant les lois particulières au royaume d’Abanta,
tout sujet ou étranger qui est dans un besoin urgent de
vivres, peut saisir les premiers qu’il trouve, en payant au
marchand le prix fixé par les cabocirs. Ce règlement ressemble
à la loi'de Lycurgue. A la contoun, ou fête annuellé de
la moisson, les Ahantes révisent leurs lois comme Solon
l ’ordonnait aux Athéniens, en annullent quelques-unes, et en
font d’autres.
( 36.3 )
cun membre de la famille rôyale , lorsqu’ils se rendent
coupables de quelque grand crime : un capitaine
particulier , nommé Coudjo Samfani,les noye dans
la rivière de Dah
Quiconque jure sur la tête du roi qu’ un autre
homme doit le tuer , serment par lequel il semble
invoquer la mort du ro i, si celui-ci ne le fait pas.,
l ’homme qu’il accuse de méditer ce crime doit l’exécuter
» autrement il perd tous-ses biens , et souvent
même la vie : rien n’est plus ordinaire que ces évé-
nemens ; car les Nègres , dans leur ardeur pour la
vengeance , s’inquiètent peu de faire lé sacrifice de
leur vie pour que le meurtrier soit ensuite mis en
jugement et condamné à m or t, condamnation que
leurs familles sont sûres d’obtenir.
AE
tre convaincu de lâcheté est un crime capital.
Un sujet peut défricher une partie quelconque de
forêts pour s’y construire une demeure, ou faire
une plantation , sans être tenu de rien payer an roi
qui est maître du sol ; mais il doit payer une pelile
somme au possesseur de la maison ou de la plantation
la plus voisine.
Le gouvernement n’a pas le pouvoir d’envoyer
les marebahds à tel ou tel marché, quoiqu’il interdise
tout commerce avec les puissances qui l’ont
offensé.
Tous les interprètes du roi font serment d’être
vrais l’un envers l’autre , et de faire des rapports
fidèles.
Quiconque ramasse l’or que quelqu’un a laissé