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 Coumassie,  lorsqu’elle  est  réunie  ,  s’élève  à  plus  
 de  cent  mille  ames.  Je  la  c ro is ,  au  reste,  beaucoup  
 plus  considérable  que  celle  de,  S é g o ,  que  
 Mungo  P a rc t  élève  à  trente mille  ames ;  j’en  juge  
 par  la  foule immense que  j’ai  vue  à  toutes les  fêtes r  
 Occasions  où  les  hameaux  voisins sont presque  tous  
 déserts.  N ’ayant  pas  eu  le  temps  d’achever  le  dé-  
 .  n'ombrement  des maisons,  je  n’ ai pu  que  comparer  
 cette  foule  à  celles  que  j’avais  vues  dans  des  occasions  
 semblables,  dans  des  villes  d’Angleterre  de  
 seconde  classe;  J’ai  parlé  de  la  population  lorsqu’elle  
 est  rassemblée  ,  parce  que  les  grands  né  
 pouvant  nourrir  dans  la  ville  leur  suite  considérable; 
  ni les  pauvres, leurs  familles  nombreuses,  les  
 tiennent  dans  des  hameaux  situés  au  milieu  des  
 champs  cultivés,  et  éloignés généralement de deux  
 à  trois  milles.  Le  travail  de  ces  gens  fournit  non  
 seulement  aux  frais de  leur  entretien,  mais  encore  
 aux  besoins  du  chef  de  la  famille  qui  lesemploie.  
 Les  habitans  de  la  moyenne  classe  envoient  aussi  
 leurs  esclaves  aux  champs pour cueillir  des  fruits  et  
 des  légumes,  puis  les  mettre  en  vente  ;  lorsque  
 leurs enfans deviennent trop  nombreux,  ils  en  confient  
 généralement  une partie  à  ces  esclaves  qui  les  
 nourrissent. Je  sérais donc porté  à croire  que là  population  
 ordinaire de  Coumassie n’est guère que  de  
 douze à  quinze mille ames. 
 Le  marché  se  tient  tous  les  jours  depuis  huit  
 heures  .du  matin  jusqu’au  coucher ^du  soleil.  La 
 grande place  renferme  une  soixantaine de  parasols  
 carrés,  sous  lesquels  se  placent  les  vendeurs*  un  
 grand nombre de petits marchands en détail sont assis  
 detousles  cotés.  Les  objets  en  vente  sont  du  boeuf  
 et  du  mouton,  coupés  par  petites  tranches  pour  
 faire  de  la  soupe,  du  sanglier,  du  daim  ,  de  la  
 volaille  et  de  la  chair de  singe,  de  l’igname  ,  des  
 bananes , du grain, des cannes à sucre, dusizi, de l’en-  
 crouma, plante potagère mucilagineuse, préférable à  
 l ’asperge à  laquelle  elle  ressemble ;  du  poivre,  du  
 beurre  végétal,  dqs  oranges,  des  ananas  ,  inférieurs  
 à  ceux de la  côte ,  et  des  figues  bananes;  du  
 poisson  sec  et  du  poisson  salé,  de  gros  escargots  
 séchés  à  la  fumée  et  collés  symétriquement  sur  de  
 petits bâtons,  du p itto,du vin de palmier  ,  du  rhum  ,  
 des  pipes,  de  la  verroterie,  des  miroirs,  des  sandales, 
   des étoffes de  soie  et de  coton  ,  de  la  poudre,  
 de  petits  coussins,  du  fil  de  coton  bleu  et  b la u c ,  
 des  calebasses,  etc .,  etc. 
 Voici les prix comparés des marchés de Coumassie  
 e td ’Y ah n d i,  capitale  du  Dagoumba : 
 Coumassie.  Yabndi. 
 Un taureau  gras . . i 44  f.  .       24  f.  oo  c. 
 Un mouton.  . . . . . . .  18  4  80 c. 
 Une poule  ...........2  o  5o 
 Un cheval  »576  192  o 
 I g n am e s .......  80  c. les deux  80  c.  les  dix. 
 "Cette  différence  exorbitante  provient  de  l’abondance  
 de  l’or  à  Coumassie;  cependant  la  main  
 d’oeuvre  n’y  est  pas  chère.  On  y   fabrique  très-peu