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accomplissant avec régularité les devoirs qu’elle
prescrit, et en donnantl’exemple de la bienveillance
et de la patience, vertus quela politique nous recommande
pareillement.
» Il serait prématuré, et peut-être dangereux,
d ’exprimer autrement que par le tacite reproche qui
résultera de votre conduite, combien nous détestons
les cruautés consacrées par la superstition des As-
chantes. Vous vous contenterez d’éviter de les sanctionner
par votre présence, en alléguant pour motif
que votre religion vous le défend. Cette conduite,
jointe à l’humanité qui vous portera toujours à solliciter
des mesures de clémence, lorsque la prudence
et les circonstances le permettront, sera conforme à
vos propres désirs et à l’attente du gouvernement.
» Vous maintiendrez, et vous fortifierez même
encore l’amitié et les égards que le roi et les principaux
capitaines nous ont manifestés, par unie conduite
pleine de dignité, et en profitant des. conférences
particulières qui pourront vous être accordées.
Vous ne laisserez échapper aucune occasion
de les convaincre que l’éducation est ce qui a établi
la prééminence des Européens, et que la paix est
favorable à la grandeur d’une nation, en dirigeant
toute sa puissance vers le commerce et les arts, et
en contribuant à sa splendeur et à sa prospérité.
Vous citerez l’exemple de la force et des ressources
de votre patrie, à l’appui de cette vérité, et vous direz
que c’est parce que le gouvernement britannique en
a fait l’expérience qu’il désire améliorer, par le
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commerce, la. situation des peuples de l’Afrique.
Vous chercherez à donner la même instruction aux
étrangers qui viendront d’autres pays, et notamment
de Sarem ou de Malloua.
» Les moyens que vous prendrez pour encourager
le commerce avec la côte, doivent prouver que vous
n’avez d’autres projets que d’établir une coneurrence
honorable. Tout en veillant aux intérêts de l ’Angleterre,
il faut vous garder de Vous faire soupçonner
de jalousie ou d’égoïsme. Vous agirez comrne l’avocat
des vues de l’Europe, mais vous refuserez d’intervenir
dans tout ce qui vous serait étranger, sans la sanction
du gouverneur en chef, dont vous devez exécuter les
ordres exclusivement, et à qui vous aurez à faire part
de loutesles circonstances et de toutes les réflexions
qui pourront naître de votre nouvelle position.
« Lorsque des particuliers auront trompé le roi
ou le conséif, on cherchera sans doute à se servir de
vous pour les en convaincre. Vous éviterez ce danger
, en ne vous mêlant pas des affaires publiques
autant qu il sera possible; car, en rendant service
au gouvernement, vous courriez le risque d’exciter
1 animosité du peuple contre le résident.
« Je vous énvoie-une copie du traité, et j’appelle
surtout votre attention sur l ’article 4- qui vous'autorise
à soumettre au gouverneur en chef, par amour
pour la paix et l’humanité, toutes les mesures qui
peuvent tendre à une médiation sans responsabilité ;
mais vous le ferez toujours avec défiance, et sans
paraître y compter d’une manière trop certaine.