pirer aux Mores mêmes, , ceux-ci nous donnèrent
des manuscrits et des cartes. -
Je passerai sous silence beaucoup de détails que
je ne tiens que de rapports individuels. Je me b o rnerai
à ceux sur lesquels les Mores et les Nègres
se sont trouvés d’accord , lorsqu’ils décrivaient,
à 1 insu les uns des autres, et souvent sans que je
leur fisse aucune question, les routes qu’ils avaient
parcourues. J’ai surtout eu confiance à ces détails ,
lorsqu ils ont été confirmés^ par les réponses ingénues
d’enfans amenés comme esclaves de pays diffé-
rens. Il est bon de remarquer ici à ce sujet que les
enfans des Nègres, ayant de bonne heure l’habitude
de voyager avec leurs parens, et n’étant pas distraits
par les travaux de la première éducation, observent
la nature plus attentivement que ne le feraient des
enfans européens du même âge ; ils n’ont pas à s’oc-,
cuper d autres choses, et c’est la seule manière dont,
ils puissent alléger la fatigue et l ’ennui de leurs
longues courses. Leurs rapports pouvaient donc servir
de confirmation à ceux des Mores et des Nègres
plus avancés en âge.
La difficulté d’arriver à la vérité sur la géographie
de 1 Afrique intérieure, est encore,augmentée, par la:
multitude de petits états qui se trouvent dans la partie,
occidentale de ce continent; ils sont presque en aussi
grand nombre que ceux de l’Italie moderne.
Les observations fondées sur la position du soleil,
pendant lin voyage, sont si.rares chez les Nègres et
paraissent d’un intérêt si secondaire aux Mores,
qu’après avoir perdu beaucoup de temps en vains
efforts, je fus obligé déplacer les différens royaumes',
suivant les routes que ceux qui me parlaient avaient
suivies pour venir à Coumassie. Je prenais, au reste,
toutes les précautions possibles pour m’assurer que
ces routes ne se croisaient pas les unes les autres,
ensuite j’arrangeai les positions respectives d’après
toutes les informations que je pus me procurer. J’estime
chaque journée de route à quinze milles anglais,
parce que tous les rapports et mes propres
observations mont prouvé que c ’était leur taux
moyen , et je prends les deux tiers de celte quantité
pour la distance en ligne droite. Ce calcul s’était
trouvé juste dans notre voyage d’Annamabou à Gou-
massie, qui sont à 1.4.6 milles de distance; Annama-
bou étant situé par 5° l±' de latitude nord et 1° 4 3'
de longitude ouest , Coumassie par 6° 54' $0" de
latitude nord et 2° 11 ' de longitude ouest, d’après
1 observation des éclipses des premier et second satellites
de Jupiter.
Douabin n est qu’à trois quarts de journée à l’est
de Coumassie ; deux journées au-delà, est Mohou,
petit territoire qui en dépend.
Deux routes conduisent de Coumassie à Accra ,
par le royaume d’Akim , dont la capitale est Ban-
nasou , à cinq journées de Coumassie , et dont la première
ville frontière vers le nord est Feia, à trois
journées. La première route qui se dirige à T e s t ,
est de quinze journées; la seconde, plus occidentale,
est de dix-sept journées; elle passe près du