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 des soieries et des  toiles  de  coton à  beaucoup  meilleur  
 marché  et  sans  la  moindre  peine. 
 Ce  qui oppose  un obstacle  grave à  l’établissement  
 du  commerce  anglais,  c’est  que  les  Aschantes  ne  
 veulent  acheter que  le  tabac  de  Portugal,  coutât-il  
 deux  onces  d'or la carotte.  Les  navires  portugais  et  
 espagnols employés à la  traite  des Nègres, rélâchant  
 régulièrement à Elmina,  fournissent le  gouverneur-  
 général  hollandais  de  tabac,  en  échange  de  pirogues. 
   Pour  deux  de-.ces  embarcations  qui  ne  lui  
 coûtent presque rien,  le gouverneur  se fait  délivrer  
 trente-deux  carottes  de  tabac:  quelquefois  il  reçoit  
 des  Aschantes  jusqu’à  quatre-vingts onces  d’or par  
 jour , pour ce  seul objet.  S’ils  ne  peuvent se procurer  
 cette  sorte  de  tabac,  ils  se  contentent  de  celui  
 qui  croît dans l'intérieur. 
 La  préférence  que  les  Aschantes  montrent  pour  
 les Hollandais  provient  des  relations qu’ils  ont  depuis  
 long-temps  avec  eux  ,  quoiqu’elles  ne  soient  
 pas  très-étendues ,  et  de  la  supposition  naturelle,  
 que les  Anglais  s’étant  établis  chez  les Fantes,  leurs  
 ennemis,  les  ont excités  et encouragés à  résister aux  
 Aschantes,  et même  à  les  attaquer.  Avec  ces  préventions  
 eu  sa  faveur,  quoique  les magasins hollandais  
 mal  approvisionnés depuis  plusieurs  années  ne  
 fussent plus fréquentés par  les naturels,  le  talent  du  
 général  Daendels  ,  « callidum  quidquid  placuit,  »  
 eût  sans  doute  suffi  pour  relever  lé  commerce  de  
 son  pays  dans  cette  contrée  au  niveau  du  nôtre, 
 èæteris  pariius.  Aujourd’hui,  la  quantité  prodigieuse  
 de  poudre  et  de  fusils  qu’on  lui  envoie  
 d ’Europe ,  ainsi que lès cargaisons de  tabac de Portugal, 
  objet bien  plus précieux  qu’il reçoit,  lui  ont  
 procuré  l’avantage  immense  de  faire  naturellement  
 donner la préférence aux comptoirs hollandais. 
 Quand  on  considère l ’indifférence des Hollandais  
 et  des Danois pour leurs établissemens dans ce  pays,  
 ce  que prouvent les  réductions qu’ils y opèrent, et le  
 peu  de  soin  qu’ils  en  prennent,  on  doit  regretter  
 que  le  gouvernement  anglais  n’ait  pas  profité  de  
 cette circonstance pour  les ajouter auxsiens.  Elmina  
 est  beaucoup mieux  situé  que  le  Cap-Corse  pour  
 être  üu  chef-lieu.  Le  fort hollandais à Succondie, le  
 point le  plus important pour le commerce  du  Onar-  
 sâ ,  et  où  nous  n’avons  qu’une maison ,  est bien  défendu, 
  et dans  une situation  admirable. On pourrait,,  
 pour  1000  livres*  sterling,  le  mettre  en  très-bon  
 état.  Ce fort  et celui d’Axim  près  de  l’embouchure  
 de  l ’Ancobra,  seraient  les  seuls  qu’il  conviendrait  
 de  conserver  à  l ’ouest  du  Cap-Corse.  Le  château  
 de Christiansbourg à'Accra, principal  établissement  
 des  Danois ,  et  le  fort qu’ils  ont  à  Addn, pour s’assurer  
 la  navigation  du  Vôlta  ,  suffiraient  à  l’est.  
 On pourrait  alors  adopter  envers  les Nègres un  système  
 unique,  qu’il  faudrait  suivre  strictement.  Le  
 commerce  concentré  entre  les  mains  des  Anglais'  
 prospérerait  bientôt  par  suite  de  réglemens  sages  
 dont  aucun  établissement  étranger  ne  troublerait  
 l’effet  par  égoïsme,  par-  jalousie  ou  par  les  fa*