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 d’un petit maître  européen,  et  il  lui  dit ;  «  Voici le  
 docteur blanc dont je vous ai parlé.  Allez  lui prendre  
 la main,  Vous êtes malade ;  dites-lui  votre maladie,  
 et il vous guérira.  »La dame lui ayant obéi,  il me dit:  
 «  Rendez-inoi  l ’or  que  je  vous  ai  donné.  Le  drap  
 ii est pas convenable, je veux le mettre dans  une plus  
 belle  étoffe,  »  IJ  le  mit  alors  dans  un morceau  d’étoffe  
 de soie, et me le rendit en disant : « Je vous aime  ,  
 j aime  tous  les  Anglais,  c’est  un  peuple  comme  il  
 faut,  et  je  veux boire  à  votre  santé.  »  Il  alla  chercher  
 un flacon de genièvre; deux esclaves apportèrent  
 un  vase  d ’argent  contenant  de  l ’eau  et deux verres.  
 I l les remplit  lui-même,  en prit un,  et me  présenta  
 1 autre,  en  disant  :  «  Saï  boit  à  votre  santé. »  Je  le  
 saluai et lui répondis :  «  Je  bois à  la santé du roi,  et  
 je  désire  qn il  n  ait  jamais  besoin  de  mes  médicamens. 
   »,  Quand  l ’interprète lui eut  expliqué ces paroles, 
  le  roi  avança son verre vers le mien, le toucha,  
 et  nous bûmes. Me  prenant  alors  par la main,  il  nié  
 dit  :,» S i  je  vous envoie ma soeur ,  vous  lui  direz  ce  
 qu il  faut qu’elle  fasse.  »  Je  l ’assurai  que  je  donnerais  
 mes  avis  à  tous  ses  amis ,  toutes  les  fois  qu’il  le  
 désirerait. 
 «  Je  lui  remis  alors  tous  les  médicamens  dont  
 je  n’avais  pas  un  besoin  indispensable.  Il  recommanda  
 à  son  eunuque  et  à  dix  ou  douze personnes  
 de sa suite  de bien mettre dans leyr  tête  tout  ce  que  
 je  dirais,  après  quoi  il  me  fît répéter  les propriétés  
 de chaque  médicament,  la manière  de  s’en  servir,  
 la  dose qu’il en  fallait prendre ;  e t,  lorsque j’eus fini 
 (  ) 
 il  s’écria:  « Saï  se  souvient  de  ce  que  le  docteur  
 Blanc  vient  de  dire;  »  et, prenant  lu i-m em e   les  
 médicamens,  il ajouta :  «  Ceci est bon pour ma tête,  
 ceci  peur  mon  ventre,  ceci  pour  mon  estomac  
 ,  e tc .» 
 «  Une  de  ses  soeurs  lui  fit  dire  qu’elle  désirait  
 voir  le  docteur  Blanc,  et  elle  arriva  peu  après  
 avec  son  trône  et  une  suite  nombreuse,  parce  
 qu’elle  ëst  cabocir  d’une  grande  ville.  Nous  nous  
 saluâmes,  après  quoi  elle  se  plaignit  de  souffrir  
 beaucoup  dé  la  main  gauche.  J’examinai  sa  main,  
 et  je  n’y  vis  absolument rien.  J’y   appliquai çeperi-  
 dant un  liniment, ce qui parut la contenter. Lorsque  
 je partis ,  elle  me  demanda  si  je  voudrois  venir  la  
 voir dans  la  soirée,  et  je  le  lui  promis.  Quamina,  
 notre  guide  aschante,  vint  me  chercher  pour  me  
 conduire  chez  elle,  me  dit  qu’il  fallait m’habiller, 
   prendre  mon  chapeau  et  mettre  mon  épée;  
 cette  femme  étant  caboeir  et  soeur  du  r o i ,  il  
 voulut  porter  mou  parasol.  Quand  j’arrivai,  je  
 trouvai  la princesse couchée  sur une  natte,  dans.un  
 de  ses  appartemens  intérieurs;  elle  me  fit  donner  
 un  siège, et je  nais  encore  un  liniment sur sa main.  
 Elle m’engagea  àyester  et  à boire  du  vin  de palmier  
 âvec  elle; mais  je la remerciai,  en  lui  disant que  les  
 Anglais  n’en buvaient jamais dans  la  soirée,  et je me  
 retirai. »