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 par  son  interprète  que  le  renouvellement  du  commerce  
 d’esclaves devait en être une condition sineqüâ  
 .non.  Cependant,  comme  je  déclarai que c’était  une  
 chose absolument impossible, il firiit par y  renoncer,  
 mais avec la plus grande difficulté. On proposa  aussi  
 de  soumettre  à  une  amende  la partie  qui  contreviendrait  
 au traité; mais  je résistai à  cette prétention  
 comme  étant  contraire à  la  dignité des deux parties  
 contractantes qui considéreraient  certainement  leur  
 serment  comme  sacre,: ce  qui  rendait,  impossible  
 qu aucune  infraction  au  traité  de  la  part  d’aucun  
 des  deux  gouvérnemens  eut  jamais  lieu,  et  que,  
 si  quelques-uns  de  leurs  sujets  s’en  rendaient  coupables  
 , le traite  suffisait  pour assurer  leur punition; 
 Au  moment  où  je m’attendais  que  le  traité  allait  
 etre accepté,  il  s éleva un  nouvel  incident.  Le  premier  
 interprète  du  roi  prononça  un  long  discours  
 pour faire le tableau des insultes quele roi avait reçues  
 des habitans d Amissa qui avaient maltraité  ses messagers  
 et qui  avaient employé  à son égard les  termès  
 les plus injurieux. Il ajouta pourtant que le roi n’avait  
 pas  dessein  de  punir  les  Fantes  de  la  faute  d’une  
 seule  ville,  et que par conséquent je  devais rester et  
 l’aider  à  arranger  cette  affaire.  Je  répondis  que  je  
 ne  pouvais  me mêler  en  rÜta  de  ce  qui  concernait  
 les  habitans  d’Amissa,  sur  lesquels  le. gouverneur  
 n’avait  aucune espèce d’autorité,  et que  si javais une  
 moins  haute  opinion  de  la  bonne  foi  du  roi,  je regarderais  
 cette proposition  comme un prétexte  pour 
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 ne  pas conclure de  traité et  pour bannir tout espoir  
 d’une  bonne  intelligence. 
 L ’interprète  répliqua qu’en  proposant  le  traité,  
 j’avais  annoncé  que  le  gouvernement  britannique  
 désirait  mettre  fin  à  la  guerre,  afin  que  le  repos  
 des  Fantes  ne  fût plus  troublé;  que  cependant,  si  
 le  peuple  d’Amissa  ne  sè  soumettait  point,  le  roi  
 serait  obligé  d’envoyer  un  capitaine  pour  détruire  
 leur ville,  ce  qui  n’était  l’affaire  que  d’un  mot,  et  
 ce  qui  pouvait  conduire  à  une  autre  guerre.  Je  
 répondis  que  le  traité  n’avait  e'n  vue que  les  villes  
 des  Fantes  qui  se  trouvaient  dans  le  voisinage  des  
 forts;  que  cependant,  par  intérêt pour  l ’humanité,  
 j’engagerais  le gouverneur à conseiller, aux haditans  
 d’Amissa  à  donner  satisfaction  au  ro i,'m ais   que  
 c ’était tout ce qu’il pouvait  faire, et que  s’ils ne voulaient  
 pas suivre  ses  avis,  il ne pouvait rien  de  plus.  
 On  s’écria  de  toutes  parts  que  cela  ne  suffisait  
 pas,  et  qu’il  fallait  que  je  restasse  jusqu’à  ce  que  
 cette affaire  fût  terminée. 
 Nous  nous  levâmes  aussitôt,  et  je  déclarai  de  
 la  manière  la  plus  forte  que,  comme  officier  du  
 roi d’Angleterre,  je ne  reconnaissais  que  les  ordres  
 du  gouverneur ;  que  je  ne  pouvais  ni  reste r,  ni  
 souffrir  qu’on  m’empêchât  de  partir,  d û t-on'me  
 tuer en  chemin,  parce  que  ma  vie  n’était  pas  mon  
 affaire,  mais  celle  du  roi  d’Angleterre.  Lorsque  je  
 saluai  en me  retirant,  l’interprète  me  dit que  le  roi  
 me'reverrait  dans une heure. 
 Les  réflexions  que  je   fis  pendant  cet  intervalle