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 Forme  de  gouvernement et loi». 
 L e  r o i,  le  conseil  aristocratique„  réduit  anjour*  
 d ’hui  à  quatre membres  ( i) ,  et  l’assemblée  des  capitaines  
 ,  sont  les  trois  élémens  dont se  compose  
 le  gouvernement  de  l Aschantie. 
 La  constitution  permet  et  enjoint même au  con^  
 s e ü   aristocratique  d’intervenir  dans  toutes les  relations  
 extérieures;  et  même,  après  la  décision  du  
 ro i,  il  peut  prononcer  un  veto  qui  la  paralyse;  
 mais  il  n’en  est  pas  de  même  de  l’administration  
 intérieure,  car  les  membres  de  ce  conseil  n’y participent  
 pas directement. 11 est vrai que  fréquemment  
 ils la dirigentpar leurs conseils, mais  ils  n’ont  jamais  
 l ’air  d’exercer  de  droit  un  contrôle;  leur  opinion  
 sur les affaires  purement  civiles  est présentée et sou- 
 (i)  On  a  r u ,   dans  le  chapitre  précédent  ,  que  le  conseil  
 aristocratique  se  composa,  dans  l ’origine  ,  des pairs  et  des  
 partisans de Saï Toutou,  fondateur de  la monarchie,  qui dut  
 son  élévation moins â son  rang qu’à  ses  qualités  supérieures.  
 Le  nombre  des membres  de  ce  conseil  a  été  graduellement  
 diminué depuis que Sai Coudjo en donna  l exemple. 
 mise  avec  une  déférence  qui  forme  un  contraste  
 frappant  avec  leurs déclarations précises  et  souvent  
 péremptoires  sur  les  objets  relatifs  à  la guerre  ou  
 aux  tributs. 
 Les  Aschantes  défendent  cette forme de  gouvernement, 
   en  disant que l ’intervention d u  conseil arisr  
 tocratique dans  toutes les  relations  extérieures  rend  
 la  nation  plus  formidable  à  ses  ennemis ,  ceux-ci  
 sentant  bien  qu’ils  ne  pourraient provoquer  impunément  
 un  peuple  chez  lequel  il  y  a  tant  de  gardiens  
 de  la  gloire  militaire,  gardiens  q u i,  en,opinant  
 pour  la  gu e r re ,  deviennent  en  quelque sorte  
 responsables  des  conséquences,  et  promettent implicitement  
 de  déployer  un  courage  et  une  énergie  
 crue  tous  les  efforts  d’un  despote  ne  pourraient  jamais. 
 inspirer.  Ils  ajoutent  que ,  d un  autre  coté  ,  il  
 est  nécessaire  que  le  roi  ait  une  autorité  presque  
 independanlepour l’administrationintérieure, parce  
 que  les  décrets  d’un  monarque  ont  naturellement  
 plus  de  force  auprès  du  peuple  sur  lequel  il  a  une  
 puissance  illimitée  ;  enfin  que  si  le  pouvoir  civil  
 était  aussi concentré dans  le  conseil aristocratique,  
 rassemblée  desecapitaines  qui  ne  portait déjà  que  
 trop  d’envie  à  ce lu i-c i,  ne  pourrait plus le  souffrir.  
 En  exerçant  son  autorité  judiciaire,  le  roi  tient  
 toujours  des  conférences  secrètes  avec  le  çonseil  
 aristocratique  pour  entendre  son  opinion ,  et  s’é clairer  
 de  ses  lumières  ,  sans  rien  perdre de  sa majesté  
 aux  yeux  du peuple.  Usant de  sa prérogative,  
 il  donne  au  conseil,  dans  ces  conférences,  l’occa