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 que  des  injures.  La  conduite  la plus politique  
 sera  de  déclarer  que  le  gouvernement  britannique  
 exige  de  tous  ses  officiers  qu’ils  repoussent avec fermeté  
 les  premières,  et  qu’ils  n’oseraient,  dans  ce  
 cas,  céder  à l’influence de  leurs propres  sentimens,  
 comme  ils  le  font  volontiers  quand  il  s’agit  d’une  
 injure  qui  leur  est personnelle. 
 «  Je  vous  laisse  en  possession  de  l ’estime  du  roi  
 et  de  l ’amitié  des  principaux  capitaines,  et  tout  
 semble  favoriser  les  plans  qui  ont  fait  désirer  de  
 vous voir rester  à Coumassie : cependant,  si quelque  
 caprice  du  gouvernement  vous  exposait  à  la  malveillance  
 d’un  parti,  ou  si l’on cessait  de  vous traiter  
 avec les mêmes  égards,  vous  vous  hâteriez d’en faire  
 part au gouverneur  en  chef qui vous  rappellerait  au  
 quartier  général.  Une  autre  considération  importante  
 sera  votre  santé.  Il  faudra  aussi tâcher de  con<  
 naître  le  caractère  du  capitaine  que  le roi  chargera  
 de commander à Coumassie, s’il marche en personne  
 contre Buntouko. Votre  sûreté personnelle  ne court  
 pas  le  moindre  risque  en  ce  moment;  mais  si  les  
 circonstances vous donnaient par la suite le moindre  
 doute  à  cet  égard,  vous  devez  consulter  là  sollicitude  
 du  gouverneur  plutôt  que  votre  intrépidité/ 
 «  Vous  connaissez  la  nécessité  de  vivre  en bonne 
 intelligence  avec  les Mores.  Vous y réussirez  en  les 
 flattant  sur  leurs  connaissances  #  ,  '  1  ,  ce  sera  aussi  le  
 moyen  d’en  obtenir  des  renseignemens  précieux. 
 «  Je vous remettrai copie des  dépêches du  comité 
 de  la  Compagnie  et  çles instructions données par  le  
 gouverneur  en  chef,  pour  que  rien  ne  manque  à  
 celles que  je vous  laisse. 
 «  J’ai  chargé M.  Tedlie  de  vous  laisser  un  assortiment  
 de  médieamens ;  je  vous  confie  le  soin  du  
 pavillon  de  la  résidence. 
 «  Je  suis,  monsieur, 
 «  Votre  très-obéissant  serviteur. 
 «  Signé  T.  E d w a r d   B ow d ich .  » 
 Après  la  signature  des  articles  préliminaires  du  
 traité ,  le  roi  m’avait  demandé  de  ne  point  partir  
 avant  dix  jours;  ce  délai  avait  ensuite  été  porté  à  
 quinze,  ainsi  qu’il  en  informa  le  gouverneur  dans  
 sa  fettre  du  .31  août.  Ce  terme  expiré  ,  le  roi  me  
 dit  que  je  ne  pourrais  partir  que  le  surlendemain  ;  
 ce  jour-là,  je  lui  envpyai  plusieurs messages  pour  
 lui  rappeler  sa  promesse.  Nous  ne  reçûmes  pas  de  
 réponse  avant  six  heures  du  soir; le roi me  dit  alors  
 qu il  ne  pouvait me  laisser  partir dans  ce moment ,  
 ni avant qu’il eût  eu  le  temps de me  renvoyer honorablement, 
   Regardant ce  discours comme  une  pure  
 affectation  de  grandeur,  je  lui répondis  que  les ordres  
 du gouverneur en  chef étaient obligatoires pour  
 moi,  et que m’empêcher  de  les  exécuter / c ’était lui.  
 manquer  d’égards,  et  m’exposer  à  quelques  dangers, 
   puisque  les  affaires  de  la mission  étaient  entièrement  
 terminées.  L e  roi  repartit  qu’il  ne  me  
 demandait  que  jusqu’au  mercredi  suivant.  Je  lui