tans.de Tinta et du Dagoumba étant plutôt com-
merçans que guerriers, c’est surtout avec eux qu’il
serait important d’établir ces relations, car ce serait
par le fait en établir avec l’intérieur jusqu’à
Tombouctou et Houssa au nord; Caschna, et peut-
être même Bornou à l ’est. M. Lucas a déjà' décrit
la richesse, la civilisation et le commerce du Dagoumba.
Poür effectuer ce projet pàr l’entremise
des Aschantes, qui sont sans contredit le peuple le
plus puissant de l’Afrique occidentale, et qu i, ayant
acquis en un siècle leur puissance actuelle, doivent
sans doute accroître encore beaucoup leur empiré ;
pour effectuer, dis - j e , ce projet par leur entremise
, il y a des obstacles presque invincibles à surmonter,
tels que leur système politique , leur jalousie
et leur inaptitude au commerce. Le général
Daëndels a fait conseiller au ro i, et Ta vivement
pressé , avec son adresse ordinaire , d’ouvrir un passage
à travers son royaume jusque dans'Tintérieur,
et de percevoir une taxe sur toutes les marchandises
qui passeraient par ses états, ce qui augmenterait
considérablement ses revenus ; mais cet appel
même, fait à l ’avarice du gouvernement usçbantc,
a été entièrement inutile.
I l serait aussi dangereux qu’impolitique d’offenser
en aucun temps le roi d’Aschantie. Aujourd’hui,
avec les garnisons actuelles des forts, cè serait folie;
quoique son influence, jointe à celle du Dagoumba,
qui lui est soumis, s’étende jusqu’au Niger, je crois
cependant qu’il faut réprimer notre désir de péi é-»
trër jusqu’à ce fleuve pendant deux: ou trois ans,
pour qu’il ait le temps d’être convaincu que c’est le
cotnmerce et non l’ambition qui est notre mobile.
Mais il serait à désirer qu’en attendant nôus pussions
nous approcher de Tinta et du Dagoumba, en formant
un établissement sur le Volta qui coule le long de
Sallagha, le grand entrepôt de Tinta, et qui, navigable
à quatre journées de distance de cette ville , pourrait
sans doute le devenir aisément encore plus haut.
Les Danois renonceraient assurément alors à leurs
prétentions sur la navigation de ce fleuve, car elles
sont au moins douteuses. Suivmit Dalzei, elles leur
sont disputées par les Anglais qui ont près du Volta
un établissement appelé Loy. Le prix élevé que les
habitans de Tinta et du Dagoumba payent aux Aschantes
pour la petite quantité de rhum et de fer
que ceux-ci leur vendent, et l’avidité qu’ils montrent
pour obtenir ces marchandises , ne permettent
pas- de douter qu’ils n’accourussent en foule dans
nos entrepôts. Les soieries qu’ils tirent du Fezzan
étant plus chères que les nôtres , je erois que celies-
éi obtiendraient aisément la préférence. Nos manufactures
de draps et d’étoffes de coton leur seraient
très - utmls, car ceux que j’ai rus portaient des
vestes et des tuniques. Je dois cependant observer
ici que, lors même que nous aurons établi des relations.,
îde commerce avec l’intérieur de l’Afrique ,
je crois que les résultats n’en répondront pas à Tat-
tente générale;
Le roi d’Aschantie verrait, j’en suis certain, sans