maisons comme chétives, et pouvant facilement se
transporter, de sorte qu’un marchand qui en achète „
une pour une bagatelle , peut la placer sur tel point
des maisons bâties fort près l’une de l’autre: les personnes de
qualité en possèdent la plus grande partie, et ce sont des enceintes
de bâtimens qui ressemblent à une petite ville. Les
habitations des personnes du commun sont rangées de file en
diverses rues; elles sont assez grandes, mais les murailles ne
sont que de paille, excepté quelques-unes que les Portugais
ont construites, dont les murs sont de briques' et les toits dé
chaume. Le palais du roi est aussi grand qu’une ville ordinaire;
il est fermé de quatre murailles : celle qui donne sur
le quartier des Portugais est de chaux et de pierre; les autres
ne sont que‘de paille, mais travaillées fort proprement. Les
murailles des salles et des chambres sont ornées de tapisseries
de paille nattées avec beaucoup d’art. Dans l ’enceinte intérieure
du palais, il y a des jardins et des vergers embellis de
berceaux et de pavillons fort beaux pour le pays, quoique au
fond ce ne soit pas grand’chose. Il y a dix ou douze églises,
la cathédrale , sept chapelles dans la v ille , et trois églises dans
la châleau du prince. Il y a aussi un couvent de jésuites, où
trois ou quatre de ces pères lisent tous les jours le catéchisma
au peuple, et des écoles où l ’on enseigne le latin et le portugais.
Il y a deux fontaines, l ’une dans la rue de Saint-Jacques,
et l’autre dans une cour du palais, qui fournissent abondance
d’eau fraîche, sans qu’on se donne la peine de refaire les
aqueducs ou de les entretenir. Outre cela il y a un bras de la
rivière Lelun de, qu’on nomme Vèse, qui sort du pied delà
montagne, au levant de la ville. Son eau est fort bonne, le
peuple en v i puiser, et elle sert à arroser et à rendre fertiles
les campagnes d’aîentoui^ On y a des pourceaux et des chèvre s,
mais peu de moutons et de boeufs ; on lés renferme la nui tdans
des parcs qui sont dans la ville près des mai sons. »
des bords du fleuve que bon lui semble. On y trouve
en abondance des dents d’hippopotame. Les Nègres
en enterrent avec leurs morts pour les honorer,
comme les Aschantes font de l’or ; en général, ils
en plantent une sur la tombe'du défunt pour y
rester en guise de monument. Ce capitaine parlait
fort mal de ce peuple, d’après sa propre expérience,
car plus d’une fois on avait tenté d empoisonner
l’eau q u ’ i l avait à bord. Quelques mois
auparavant, les Nègres avaient coupé les cables
d’un bâtiment portugais , massacré l’équipage, et
pillé la cargaison. Il me tardait bien alors de pouvoir
lire k relation du voyage du capitaine
Tuckey (t) !
Tom Lawson qui a tout autant, sinon plus d’autorité
que le roi son frère , me dit qtf’il donnerait
une escorte commandée par son fils pour conduire,
sur les bords de l ’Ogouaouoi, et à cinq journées en.
la remontant, c ’est-à-dire jusqu’à Okota,. ceux qui
voudraient reconnaître cette riviè re, et qu’il garantirait
leur .sûreté. Je crois que 200 livres sterling
(4>8oo fr.) en marchandises suffiraient pour les
dépenses de cette expédition , ainsi que pour les
présens à faire en passant. Il serait bien facile d’envoyer
dn Cap-Corse deux officiers anglais pour
cette entreprise. Un vaisseau de guerre, en croisant
, pourrait les y conduire et les en ramener.
Les rois sont nombreux sur les rives du Gabon ,
(1) Deux volumes in-8° avec atlas. Se trouve chez Gide fils,
libraire , rue Saint-Mai'C-Fey deau, n° 20,