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 de ne vendre des fusils et de  la poudre qu’à  
 ses sujets: C ’est  une mesure  que  l’humanité ne  cpm-  
 mande pas moins que  la politique ; car ia prépondérance  
 d’une  grande  nation  doit contribuer  tout  à  là  
 fois à. la  civilisation  et  à  la  tranquillité  de  l’Afrique,  
 autrement le carnage deTespèce humai ne serait incalculable. 
   Ces  nombreuses peuplades,  naturellement  
 belliqueuses et irascibles  ,  seraient  constamment  en  
 guerre les  unçs avec  les  autres,  et  il nous serait  impossible  
 de  pénétrer  dans  l ’intérieur,  non  seulement  
 par  celte  raison,  mais  aussi  parce  qu’il  n’y  
 aurait  pas  alors  de  monarque  assez  puissant  pour  
 nous protéger.  Si le  roi d’Aschantie était mécontent  
 de  notre  nouvel  entrepôt,; malgré  la restriction que  
 nous  nous  serions  im p o s é e . il.  n’oserait  pas  du  
 moins  le manifester,  en  réfléchissant qu’il  serait  en  
 notre  pouvoir  de  fournir  Tinta et  le* Dagoumba  de  
 poudre  et  de  fusils,  et  de  saper  ainsi  le  fondement  
 de  sa puissance :  car on sait  que  la population  
 de  ces  provinces  étant  plus  considérable  ,  si. leurs  
 habitans pouvaient  se procurer  des armes à  feu,  iis  
 obtiendraient bientôt  sur  les Aschantes  une  supériorité  
 à  laquelle  leur  plus  grande  civilisation  semble  
 leur  donner  des droits.  Nos  garnisons  doivent  être  
 mises sur un  pied respectable, non pas pour envahir  
 ni  pour  gouverner,  mais  pour  protéger  les  vues  
 légitimes  du  commerce,  et  en  même  temps  pour  
 donner  des Anglais  une  idée  imposante  qui  ferait  
 leur sûreté.  *;  * 
 Il  faudrait  aussi  nommer  des  résidens  auprès  de  
 ces  coürà,  et  choisir  pour  ces  fonctions  des  jeunes  
 gens  adroits  et  circonspects,  chargés  de  recueillir  
 les  renseignemèns  géographiques  et  statistiques qui  
 nous manquent ;  leurs différens  rapports seraient ensuite  
 fondus  en  un  seul  au  principal  établissement,  
 avant  d’être  envoyés  en  Angleterre.  On  pourrait  
 encore  s’attacher  un  ou  deux mores intelligens, qui  
 iraient  trafiquer dans l ’intérieur par  diverses routesi,  
 décriraient  avec  soin  les  différens  lie u x ,  noteraient  
 les  distances,  etc.  :  ce  serait  préparer  la  voie  aux  
 voyageurs  qui iraient ensuite jusqu’au Niger.  Si  Ton  
 voulait  en  outre  exploiter  des mines  d’or,  les  environs  
 de  TAncobra  offrent  une  riche  carrière  ;  l’on  
 pourrait ,  ou  acheter  des  indigènes  un  petit  territo 
 ire ,  ou  leur  donner  upe  part sur  les  profits ,  cç  
 qi|ileurrapporterait beaucoup plus que leurs fouilles  
 actuelles, auxquelles leurs puissans voisins,  les habitans  
 du  Ouarsâ,  apportent  de  grands  obstacles.