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 et  d’argent  beaucoup  mieux qu’en Aschantie.  Je  lui  
 demandai pourquoi les Aschantes ne façonnaient pas  
 le fer,  eux qui avaient des mines  si abondantes  de  ce  
 métal. Sa réponse  fut  vraiment africaine : * Pourquoi  
 le façonnerions-nous,  lorsque  nous  avons  de l’or en  
 abondance  pour  en  acheter,  et  que  nous  pouvons  
 nous en procurer avec si peu  de peine? »— Je lui parlai  
 des  ressources  que l’Angleterre  tirait de  ses manufactures. 
   Il  reprit  qu’il  vaudrait mieux  pour  les  
 blancs  de  ne  pas  savoir  tant  de  choses;-  que  si  les  
 noirs  en  savaient  autant,  ils  voudraient  sans  doute  
 aussi aller  tous  en Anglctfirre.  Des  que  je  fus  rendu  
 chez moi,  je lui  envoyai un  rasoir  en  présent;  deux  
 messagers vinrent bientôt  après  me  remercier de  sa  
 part;  c’est leur usage,  même  pour  le plus  petit  cadeau  
 | on envoie remercier le lendemain.  Odoumata  
 me  demanda  pourquoi  je  ne m’enivrais pas de temps  
 en  temps.  Je  lui  dis  que  si  jamais  je  m’enivrais  en  
 Aschantie,  je  méritais  qu’on  me  brisât  mon  épée  
 sur la tête; qu’à  la Vérité  j ’avais  bu  un peu  plus  que  
 de raison  avec mes  amis  la  veille  de mon  départ du  
 Cap-Corse,  et  que  cela  pourrait  bien  m’arrivër  
 encore,  lorsque je  les reverrais, mais  jamais  auparavant. 
   Il m’offrit  du  vin  de  palmier,  et  parut surpris  
 de  ne  m’en  voir boire que  la moitié d’un verre.  «  Il  
 ajouta  qu’il  en  buvait  trois  cruches  avant  de  se  
 coucher,  environ  quinze  galons.  » 
 Mercredi,  i . er  octobre.  t—  Le  roi m’a  dicté  une  
 letlrepour le gouverneur-général,  au sujetd’un As- 
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 chante qui  prétendait  avoir -.étéinsulté  par le  roi  du  
 Cap-Corse; puis il m’a demandé si j’avais  encore des  
 ignames. Je lui ai  répondu  qu’il m’en  restait  encore  
 quelques unes de son dernier présent ;  il m’a dit qu il  
 m’en  enverrait  dans  le  cours  de  la  journée,  et m a   
 donné cinq ackies  et demi en or. Comme il me  pressait  
 de boire du  genièvre  et de  l’eau  ,  je lui ai  représenté  
 que  je  n’en  pouvais  boire  qu’une  très-petite  
 quantité,  p arcêque,  craignant d’avoir une obstruction  
 au  foie  et  à  la  rate,  je  devais  être  très-tempérant  
 et  faire  beaucoup  d’exercice.  Il  eut  l’air  de  
 m’approuver. 
 Vendredi, d.— Pendant que j’étais occupé à écrire  
 des lettres, Apokou m’envoya présenter ses compli-  
 mens  en  me  faisant  dire  qu’il  serait  charmé  de  me  
 voir. J’allai le trouver,  il me témoigna ses regrets de  
 ne m’avoir  pas  vu  depuis  plusieurs  jours.  Je  m’excusai  
 sur.  ce  que  j’avais  été malade  les  deüx  jours  
 précëdens ;  j’ajoutai  que  j’écrivais  aujourd’hui  à ma  
 fapiille,  et lui mandais  combien  j’aimais l’Aschantie.  
 —  te Vous donnerez,  j’espère,  une  bonne  idée  du  rot  
 en  Angleterre ,  reprit-il.  »  —-  Je dirai la vérité.  —   
 Il me demanda si je voulais  visiter son  village ;  je lui  
 en témoignai  le désir. —   «  J’irai  ce  so ir,  répliqua-  
 t-il ;  s’il ne  survient pas d’empêchement, je  vous enverrai’chercher  
 demain  matin  par mes gens.  »  Puis  
 il me répéta.que  je  devrais  faire  choix  d’une  de  ses  
 filles ,  afin qu’il put m’appeler.son'fils. Ensuite il  s’informa  
 pourquoi je  ne  nouais  pas mes  cheveux  et ne  
 laissais pas pousser ma barbe. Il se rappelait que le eo