jours; on y plonge ensuite le fil; on l’en retire pour
le faire sécher au soleil une fois par jour, et au bout
de six jours41 a acquis une couleur bleu-foncé très-
solide ; si Ton veut un bleu-pâle, on ne l ’y laisse que
trois jours. I|
Les Aschantes excellent dans les ouvragés de poterie.
Us y emploient une argile très-fine qui, après
avoir été cuite, est polie à force de frottement ; ils ont
aussi une poterie noire, si bien polie, qü elle semble
Vernissée.
Les habitaos du Dagoumba sont plus habiles que
les Aschantes dans les ouvrages d’orfévrërie. Ceux-ci
ne sont pourtant pas sans mérite en ce genre.
Pour faire-le modèle de l’objet qu’on veut exécuter,
on met un morceau de cire sur un bloc de
bois uni que l’on place près d’un feu sur lequel est
un vase rempli d’eau bouillante; on trempe dans
cette eau une espèce de spatule de bois dont on se
, sert pour amollir la cire; quand le modèle est ter-
niiné, on l’entoure d’une composition d’argile mouillée
et de charbon réduit en pondre qu’on a soin de
presser tout autour, pour en former un moule qu’on
fait sécher au soleil ; ce moule est terminé à sa partie
supérieure par une espèce de petit entonnoir composé
des mêmes matières; on y place l’or qui doit être
fondu, on le ferme soigneusement, puis on lepóse sur
un feu decharbon, l’entonnoir placé en bas; quànd on
suppose que l’or est fondu, on retourne le moule pour
que l ’or prenne la place de la cire fondue ; quand le
moule est refroidi, on le brise ; et si l’ouvrage n’est
pas bien fait, on recommence l’opération.
Leurs soufflets sont imités des nôtres ; mais, la
peau de mouton dont ils sont faits étant attachée au
bois par des lanières de cuir, l ’air s’échappe par les
interstices ; de sorte q u e , lorsqu’ils ont à fondre une
quantité d’or un peu considérable, ils sont obligés
de faire jouer en même temps de*ux ou trois soufflets.
Leurs enclumes sont, en général, une grosse pierre
ou un morceau de fer placé par terre. Leurs forges
sont en terre, élevées à la hauteurUe trois à quatre
pieds et ouvertes dans environ le cinquième de leur
circonférence. Dans la partie fermée, au niveau de
terre , est un trou pour y faire entrer le bout du
soufflet. Leurs poids sont en cuivre et représentent
presque tous les animaux, les fruits et les végétaux
connus dans le pays. Les poids et les balances du
roi étaient de l’or le plus pur qu’il soit possible de
mettre en oeuvre.
Les forges des serruriers sont semblables à celles
que je viens de décrire ; mais ils ne savent pas ,
comme leurs voisins de l’intérieur, extraire le fer
des mines. Leurs sabres sont en général creusés
avec symétrie comme des truelles pour servir le
poisson. Souvent ils ont deux lames qui sortent pa-
rallellement de la même poignée, et qui sont fort
bien travaillées. La pierre qui contient le fer est
d’un rouge foncé, tacheté de gris, et mêlée d’une
'matière qui a tous les caractères de la lave. Les As-
5 q *