petit champ de b lé , le premier que nous eussions
vu depuis que nous avions quitté Payntrie, quoique
eiaque village fût entouré d’une certaine quantité
de terres cultivées ou d’une plantation de bananiers.
L e thermomètre, à six heures du matin, marquait
76 degrés (19*54); à 89 (25°3i).
Le lendemain nous passâmes par Ansa, grand
village qui avait été soumis à Aïnou, au nord-ouest
duquel, a peu de distance, était Aboïbou, résidence
de son ennemi Apoutay. Une petite rivière, nommée
Parakoumi, coule au sud d’une plus grande, nom-,
«lee Ofim ou Foum, qui prend sa source à six journées
au nord de Coumassie, et qui se jette dans le
Bousempra , à quelques milles à l’ouest de l’endroit
ou nous la traversâmes. Le chemin était fort marécageux
, et nous n’arrivâmes à Akrofroum qu’à
trois heures. C ’était la plus grande ville que nous
eussions encore vue. La pfuie-abondante qui tomba
pendant la nuit nous inonda dans nos logemens ;
et, comme Quamina nous assura qu’elle avait rendu
les chemins impraticables pour le jour suivant, nous
restâmes dans cet endroit jusqu’au mardi 6. Nous
avions fait douze milles dans cette journée, et le 6
nous en fîmes onze, marchant toujours dans la forêt
par un chemin souvent montueux, où l ’on trouvait
en grande quantité une pierre ferrugineuse et une
autre peu dure, de couleur grise. Le sol était quelquefois
sablonneux, mais il était en général d’une
argile rougeâtre dont on se sert pour faire la po~
U O
te rie du pays. Nous passâmes encore deux fois le
Parakoumi,et nous nous arrêtâmes à Moisie.
'< Cingebant sylvoe qùam collibus undique curvis. »
C ’était la dernière ville du royaume d’Assin; elle
est située aux pieds de trois grandes montagnes
qui marquent les limites de celui d’Aschantie. L e 4 »
notre thermomètre se cassa.
Nous passâmes la frontière du nord le lendemain
matin, et nous eûmes à monter pendant un mille et
demi par un chemin fort rocailleux.^ Une petite rivière
, nommée le Bohmen, se dirige vers le sud-ouest
pour se joindre au Jim , qui se jette dans l’Oflim. Les
eaux du Bohmen passent pour inspirer l ’éloquence,
et un grand nombre d’Aschantes se rendent tous les
•ans sur ses bords pour en boire. Elles sont fort claires,
coulent sur un lit de sable , et ont trois pieds de
profondeur sur vingt-quatre de largeur. Nous fûmes
encore trompés dans notre espoir de trouver un pays
ouvert. Je remarquai plusieurs hauteurs dans l’espoir
dp pouvoir, à un certain éloignement, corriger, par
le secours de 1 observation , le calcul que nous faisions
des distances à raison du nombre de pas, mais
les bois nous les firent bientôt perdre de vue. Le premier
village asebante que nous trouvâmes fut Q ue s-
cha , et peu après nous passâmes'par Fohmannie ,
qui avait été une ville très-considérable. Nous nous
y arrêtâmes quelque temps, à la demande d’un vieillard
vénérable qui nous régala de fruits et de vin de
palmier. Ses manières étaient fort affectueuses, et nous
apprîmes avec peine qu’il devait perdre la vie par