attacher beaucoup de prix. M venait du Kassina,
pays qui paraît situé au sud-est de Tombouctou. 11
nous dit qu’il avait été à Tunis et à la Mecque, qu’il
avait vu un grand nombre de blancs et de leurs vaisseaux;
il déerivit la maniéré de voyager dans le
grand désert. Il commandait un corps de soldats
qui se servaient également de l’arc et du fusil. On
trouva dans le fort quatre de leu r i flèches qui étaient
courtes et garnies d’un fer pointu et barbelé. Sa
suite, composée de.gens de la même couleur, était
vêtue un peu différemment ; ils portaient tous le
costume turc , mais n avaient pas de turbans.
Toutes ces visites d’étiquette terminées on|conduisit
le gouverneur vers le roi. Il était entouré d’une
suite nombreuse, dont l’extérieur annonçait1 la richesse
et 1 autorité; Leurs sièges, leurs chaînes,
leurs haches, les poignées de leurs sabres, les
pommes, de leurs cannes, e t c ., étaient ou d’or massif
ou couvertes de lames de ce métal. Le damas, la soie
et les autres riches étoffes: dont ils étaient vêtus ,
ajoutaient encore à la splendeur de ce tableau. L e
gouverneur étant arrivé près du r o i, et les premiers
complimens ayant eu lie u , l’air retentit du
bruit des instrumens, tels que tambours, cors et
flûtes. Après quelques minutes de conversation, durant
laquelle le roi montra la plus grande politesse,
le gouverneur témoigna le désir que cette visité de
cérémonie lui fût rendue ; l ’on y consentit.
On le conduisit alors sous quelques arbres ou
il s’assit avec toute sa suite en demi-cercle, les
soldats formant une haie, au milieu de laquelle paW
sèrent tour à tour le roi et tout son cortege. Ce cor*
tége était si nombreux, qu’il mit deux heures a e -
filer avant que le roi arrivât. Chaque chef, en passant,
s’arrêtait pour, saluer suivant la maniere de
son pays , et se remettait ensuite en marche. Ou
avait donné ordre aux tambours de battre aux
champs, et aux soldats de présenter les armes quand
le roi passerait. H parut très-satisfait de cette marque
de distinction et de respect. Il s’arrêta pour examiner
l’uniforme et la bonne tenue des soldats, et
sembla écouter avec plaisir un air guerrier que la
musique jouait. C’était un homme de moyenne taille#
bien fait, du plus beau noir, ayant des traits réguliers
et un air ouvert et agréable. Ses manières
étaient gracieuses et dénotaient beaucoup d intelligence
, sous tous les rapports ; il surpassait lid e e
qu’on s’en était formée; Son costume était fort
simple, et ne consistait qu’en une pièce de soie qui
l’enveloppait. Une guirlande de soie verte entourait
sa tête. Ses sandales étaient bien faites et couvertes
d’ornemens en or bien exécutés. I l né portait pas
de bijoux d’or comme les gens de sa suite : un d eux,
entre autres, en était littéralement chargé. I l se distinguait
par son habillement grotesque, et semblait
jouer lé rôle "de bouffon. . i ■ '' "
Il ne fut pas question d’affaires dans cette visite >
qui était de pure cérémonie. L e roi demanda p o liment
des nouvelles de M. W h ile , en exprimant
l ’espoir qu’il serait bientôt guéri. Il ajouta qu’il par