cililés accordées au commerce illégitime que nous
voudrions anéantir. Les vues bienveillantes du gouvernement
anglais pour la civilisation des Nègres
et 1 amélioration de leur sort ne seraient plus déjouées
par des hommes qui, préférant leur intérêt
particulier à des projets philanthropiques auxquels
leur gouvernement n’a pas paru s’intéresser, les combattent
en excitant la défiance pour fermer aux Anglais
le chemin de l’intérieur, et en tolérant les usages
et les coutumes des Nègres dont notre premier devoir
doit être de les éloigner et de les corriger.
De tous les obstacles que la conduite égoïste et
inconséquente des différentes nations européennes
à l ’égard des Nègres oppose au commerce et à la
civilisation, le plus puissant sans doute est là continuation
de la traite des Nègres sous le pavillon
espagnol. On ne saurait s’imaginer combien elle
entrava nos négociations en Aschantie, où les émissaires
envoyés par les navires employés à ce trafic
arrivèrent peu de temps après nous. Elle ne nuit
pas seulement au commerce anglais qu’elle détruit
presque entièrément^le long de la côte ; mais le
trafic des esclaves étant naturel aux habitans de ces
p ays, parce que , sans exiger aucun travail, il est
le plus lucratif, l’opposition qu’il rencontre et que
l ’on a soin de représenter comme provoquée par
l ’Angleterre seule, donne aux peuples de l ’intérieur
des impressions fâcheuses sur le compte des.Anglais,
et en même temps aussi préjudiciables aux relations
qu’ils voudraient former avec eu x ? que la continuation
même partielle de la traite l’est à un commerce
légitimé et a la civilisation. Mills esclaves, à notre
connaissance, quittèrent l’Aschantie pendant notre
séjour dans ce pays pour aller à bord de deux goélettes
espagnoles ou américaines sous le pavillon es-
pagnol ; le nombre total des Nègres vendus fut sans
doute beaucoup plus grand. Depuis notre re tou r ,
il doit avoir été très-considérable, car la traite des
Negres n a jamais été plus active qu’elle ne l ’est en
ce moment à 1 abri du pavillon espagnol.
Nous nous sommes vus exposés au danger d’offenser
notre nouvel allié et voisin redoutable le roi
d’Aschantie, par la ferme résistance que le gouverneur
en chef a du opposer aux prières réitérées
qu’il lui adressait, de permettre à un mulâtre très -
riche, marchand d’esclaves, de retourner au Cap-
Corse d o ù iL avait été banni sous le gouvernement
actuel, comme 1 uu des principaux promoteurs de
la traite des Nègres. Il est bien à regretter q u e , dès
le commencement des relations des Auglais avec
cet état puissant, les circonstances aient occasionné
cette demande et ce refus. Gela ne fût pas arrivé,
si la traite des Nègres eût été entièrement abolie,
au lieu de n’éprouver qu’une réforme partielle, aux
dépens sans doute de nos intérêts dans l ’intérieur ,
et q u i, pis e s t , du bonheur et de la civilisation des
habitans. En effet, Ï1 est de notre devoir de chercher,
par tous les moyens possibles, à répandre
ces bienfaits, dût notre commerce n’en retirer aucun
avantage, dussions-nous n’obtenir d’autre ré