moment où il aurait dû donner des assurances et
présenter des argumens qui auraient tendu, sinon à
effacer entièrement, du moins à affaiblir 1 impression
défavorable que l ’esprit du roi venait de recevoir.
M. James se contenta de répondre « que ces deux
notes étaient l’ouvrage du gouverneur; qu e, quant
à lu i, il n’y avait aucune part; qu’il n’avait été envoyé
que pour faire des complimens au roi; que
si le roi voulait envoyer un messager avec lui, il
était prêt à repartir, et qu il répéterait au gouverneur
tout ce que le roi venait de dire. » Cette
réponse suffisait-elle pour un homme dans sa position?
Le roi reprit «qu’il croyait que nous étions
venus pour régler toutes les affaires, pour resteç
et être amis avec lui, mais que nous étions venus
pour.le tromper. » 11 lui demanda combien on avait
payé sur les sommes accordées à Amouney et à
Adokou depuis qu’il en avait fait la demande,
ajoutant qu’il savait que les blancs avaient de grands
livres qui disaient tout cela. M. James répondit
q u ’ i l l’avait vu, mais qu’il ne s’en souvenait pas.
Alors l ’indignation du roi ne connut plus de bornes.
« Les blancs, » s’ écria-t-il, « se souviennent du
nombre dès mois qui se sont passés, ils savent combien
“d’années ils ont vécu; ils savent aussi ce que
je leur demande, mais ils ne veulent pas me le
dire. Les autres blancs peuvent-ils m’en informer? »
M. James lui répondit que nous ne regardions jamais
ces livres.
Nous ne devions ni supposer ni desirer que
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M. James se compromît personnellement en promettant
au coi toute satisfaction. Mais, en réfléchissant
aux dépenses q u ’avait occasionnées notre
mission, à l’importance de son o b je t , aux espé--
rances qu’on en avait conçues; sentant la force du
raisonnement du roi, qui pensait que nous devions
régler toutes les affaires si nous voulions être ses
amis, nous étions sûrs que nous ne faisions que prévenir
les voeux du conseil et du comité, en souhaitant
que M. James répondît au roi qu’il écrirait au
gouverneur, que nous attendrions sa réponse, et qu il
était convaincu que les instructions qu ’il avait reçues
d’Angleterre et ses propres dispositions le porteraient
à faire tout ce qui serait en son pouvoir pour
être agréable au roi. L ’embarras deM. James 1 avait
porté à se hâter de se tirer d’affaire individuellement
aux dépens de sa dignité et de son bon sens ; mais,
ce qui était le plus fâcheux, c’est qu’il rejetait sur
le gouverneur tout ce que cet incident avait de
désagréable, et que les préventions que le roi concevait
contre lui pouvaient nous être fatales et nuire
à la prospérité actuelle ainsi qu’à la sûreté future de
nos établissemens sur les cotes. Le glaive était en ce
moment suspendu sur nos têtes par ira fil d’araignée.
Je fis sentir toutes, ces raisons à M. James en lui parlant
à voix basse; je lui représentai le danger de laisser
le roi dans cet état d’irritation, de sacrifier par conséquent
l’espoir de notre mission, et nous déshonorer
nous-mêmes. Il me répondit que personne ne con -