de leur p o s i t io n e t les inslri,iraient de leur approche.
Dans les, iutervalles, car les Aschantes
ne mangent ordinairement de cette racine qu’une
lois par jour, ils mâchent la boussie ou amande de
gourou. Cette farine est très-nourrissante, et ap-
paise promptement l’appétit; nous, en fîmes fessai
a notre retour. Dans le temps de la guerre , .des
espions aschantes sont restés trois et quatre jours
caches dans les grands arbres qui commandent le
ort^du Cap-Corse, sans ayoir d’autre nourriture que
cette farine et un peu d’eau. II y a toujours à la
suite de l ’armée un corps particulier recrues
dent 1 emploi est d ’achever avec leurs couteauxies
ennemis qui ne sont que blessés; et, aussitôt après
action , ils courent à cet effet sur le champ de bar
taille. S ’ds n’en reviennent pas bien armés , on juge
qu ils ne sont bons à rien, et on les ravale;à la condition
des esclaves.
La coutume invariable des Aschantes est de placer
à 1 avant-garde, pendant toute la campagne, le contingent
de la puissance la plps nouvellement soumise
ou alliée , ou bien les rebelles récemment domptés ;
très-souvent il n’y a d’Aschantesqup les capitaines,
1 armée étant entièrement composée de peuples allies
ou tributaires. Ce fut ainsi qu’Qdoumata fit
la conquête du Banda avec une armée de Gamâ-
niens. Dans le corps d’armée àschante, qui est tou-:
jours celui de réserve, les plus jeunes capitaines
marchent eq avant, et sont suivis des autres chefs,
d’après la progression de leur ’ âge ou de leurs
années de service. Si le pays était généralement ouvert
, je ne doute pas que la nécessité e t le ù r génie
militaire n eussent donné encore plus d’ordre et
d ensemble à leurs mouvemens qui néanmoins sont
bien réglés. Il est rare que deux divisions d ’une armée
suivent la üieme roule, de peur que les provisions
venant à manquer, * les environs n’en pusséUt
fournir suffisamment.
Des familles qui désirent s’unir étroitement , ma?
rient souvent leurs enfans entre' eux ; il est même
assez commun de voir des jeunes gens, ou même
des hommes faits, épouser des enfans. La cérémonie
consiste à envoyer à ia future la petite bande
d étoffe que 1 on porte autour du milieu du corps,
et à sa mère un beau présent en or. Les soins
qu elle continue à donner à sa fille cessent alors
d être un devoir; ils deviennent un service rendu au
mari, qui lui fait souvent des cadeaux pour l’entretien
de 1 enfant. Apokou m’apprit la principale raison
de ces singuliers mariages. Plusieurs autres
Aschantes m’ont confirmé ce qu’il m’avait dit. Ces
mariages sont pour l’époux un moyeu presque infaillible
d’obtenir de l’argent, car cette union n’étant
pas généralement connue, la liberté la plus
innocente prise avec la jeune fijle , lorsqu’elle a dix
ou onze ans, devient un crime. Celui qui se la perm
e t, et qui, ignorant absolument le mariage , pouvait
croire ne caresser qu’une enfant, se voit condamné
à une forte amende qui enrichit le m a r i( i) .
( i } Le long de la còle, le renom de la rnariée s’établit de