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 nous  dit  qu’il  voulait  écrire  une  lettre  au  gouverneur. 
   M.  James  l ’écrivit  telle  qu’elle  lui  fut  dictée  
 par  l’interprète  du  r o i;   mais  il  fut obligé de  se  retirer  
 pour cause d’indisposition.  Le  roi ne  voulut pas  
 se dessaisir  de  la  lettre  qui  ne  fut  terminée  que  le  
 27  mai dans la  soirée. Il  voulut y  mettre  sa marque»  
 et même  la  répéter  sur  l ’adresse.  11  la  fit cacheter  
 en  sa présence,  après  quoi  un  More fit une  longue  
 prière.,Malgré  la  longueur  de  cette  lettre,  elle  est  
 assez  curieuse  pour  être  insérée  ici  en  entier, 
 S  A I   T q u t o u   Q u a m in  a }  roi  d’Aschantie  et dè-*  
 pendances,  à  John H ope  Smith,  gouverneur  en  
 chef des  établissemens  britanniques  sur  la  Cote-*  
 d’Or,  en  Afrique, 
 «  Le  roi  envoie  ses  complîmens  au  gouverneur.  
 Il  le  remercie,  ainsi  que  le  roi  d’Angleterre,  des  
 présens,qui  lui  ont  été  envoyés;  il  les  trouve  fort  
 beaux.  Les soeurs  du  roi et tous  ses amis  les ont  vus,  
 les  trouvent  fort  beaux  et  l’en  remercient.  Le  roi  
 rend  grâces  à  Dieu  et  à  son fétiche  d’avoir  inspiré  
 au gouverneur  le dessein  de  lui  envoyer  des blancs.  
 I l  aime  beaucoup  les  Anglois,  et  le  gouverneur  
 comme  s’il  était  son  frère,. 
 «  L e   roi  d’Angleterre  a  fait long-temps la  guerre  
 contre  toutes  les  autres  nations  blanches ,  et il  a tué  
 tout  le  monde  partout.  Il  a  pris  partout  toutes  les  
 villes,  françaises,  hollandaises  et  danoises.  Le  roi  
 cfAschantie a  fait^a guerre  à  toutes les nations  noires 
 (  8 9   } de l’autre  côté  de  l’eau,  a  tué  partout  les  hommes  
 noirs  et  a  pris  toutes les  villes partout. 
 «  Quand le roi d’Angleterre  prend une ville  française, 
   il  dit  aux  habitans :  « Venez,  tout  ceci  est  à  
 moi, apportez-moi  vos  livres,  et abandonnez-moi ce  
 qu’on vous paye  (1). » E t ,  s’ils ne  le font pas,  le gouverneur  
 pense-t-il que  le roi  soit  content ? De même  
 le  roi d’Aschantie a battu  deux  fois les  Fantes,  et  a  
 pris  toutes  leurs  villes,  et  les  Fantes  viennent  lui  
 dire  ' % Vous êtes  un grand  roi, et nous voulons vous  
 servir;  » —  et Ah !  dit  le  roi,  vous  voulez me  servir ?  
 eh  bien! envoyer-moi la paye que  vous  recevez  des  
 forts.  » Et ils lui envoient  quatre ackies!  C ’est  trop  
 de  honte  pour  lui. 
 «  La  première  fois  qu’il  fit  la  guerre  contre  les  
 Fantes, deux grands personnages  du  royaume  d’As-  
 sin  étaient en  querelle,  de  sorte que  les  uns prirent  
 parti pour les  Asehantes, les autres  pour  les Fantes.  
 L e   roi  dit  :  « Quelle est la raison  de  cela? » Et  il envoya  
 ses  sabres  d ’or  et  ses  cannes  d’or  pour  s’eii  
 informer, Mais  les  Fantes  tuèrent  ses messagers  et  
 prirent  tout  leur or (2).  Après  avoir  combattu  avec 
 (1)  Idée du roi assez  extraordinaire.  I l  supposait qne  toutes  
 les  villes d’Europe  reçoivent une paye de  leur gouvernement,  
 comme  celles  qui  sont  voisines  de  nos  établissemens sur  les  
 côtes  d’Afrique. 
 (2)  Ici le  roi s’arrêta  ,  et ordonna  à soja  interprète  de  nous  .  
 dire  de  lui lire  tout çe qu’il avait dicté. I l fut content de  notre  
 exactitude,  et nous  fit servir  des ràfraîchissemens ,  du  vin de  
 palmier et d’autres liqueurs spiritueuses,  disant qu’il craignait