C H A P I T R E X I.
Projet de divers voyages dans l’intérieur de l ’Afrique.
T J x voyage dans leDagoumbaseraitdela plus haute
importance. L e génie commercial deshabilans, leur
richesse, leur peu d’aptitude et de goût pour la
guerre, leur civilisation , le grand nombre.de marchands
qui arrivent des contrées les plus reculées de
l ’intérieur de l’A frique, tout doit faire désirer vivement
d ouvrir avec ce pays des relations qui ne pourraient
etre qu avantageuses au commerce et aux
sciences. Mais ce qui rend cette entreprise encore
plus désirable, ce qui en fait.presque un devoir,
ç ’est que d’après la réputation de sainteté dont jouit
le roi de ce pays, si les représentations d’un résident
anglais faites avec prudence le déterminaient
à abolir les sacrifices de victimes humaines, ou du
moins à en diminer le nombre, il est à présumer que
çon exemple serait naturellement suivi par les monarques
voisins qui le regardent comme leur oracle.
L e courage de M. Hutchison, son caractère entreprenant,
1 intérêt qu’il prend aux recherches qui
ont les sciences pour objet \ enfin, si je puis le d ire ,
son àmilié pour m o i, dont je ne puis qu’être flatté,
me font espérer que je pourrais l’avoir encore pour
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compagnon dans un voyage en Afrique, ce qui m e a
présagerait le succès , et comblerait tous mes désirs.
Son journal doit avoir prouvé, quoique moins bien
qu’une liaison personnelle avec lu i, que sa discrétion»
son zèle et sa bienveillance le rendent plus propre
que personne à remplir une mission si importante
au commerce , aux sciences et à l’humanité. Comme
il a été remplacé en Aschantie par M. Dupuis, c i-
devant vice-consul à Mogadore, et maintenant
consul à Coumassie, rien ne l ’empêcherait de se
livrer à cette nouvelle entreprise.
Un troisième officier, doué du même zèle et des
mêmes talens que M. Ted lie , devrait accompagner
cette expédition. Muni de la garantie et des recommandations
du roi de Dagoumba, qui est respecté jusque
sur les bords du Niger , on irait ensuite dans le
royaume dq Ouaouâ visiter la rivière, témoin de la
mort de Mungo Park. Il paraît assez naturel que le
roi d’Angleterre désire connaître les particularités de
cet événement ; et s’il est possible de retrouver les
papiers de ce malheureux voyageur, l’envoi d’un de
ses officiers aü roi de Ouaouâ pour prendre ces informations
ne pourrait faire naître aucuns soupçons.
Cet officier resterait dans le Ouaouâ jusqu’à ce qu’il
eût reçu des nouvelles du Cap-Corse par le moyen
du résident anglois qui serait établi à Yahndie. L ’on
verrait alors si la prudence permettrait de remplacer
cet officier, et de l’envoyer dans le Caschna, àHoussa
pù à Tombouctou , dans le cas où le roi de Ouaouâ