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 Projet de divers  voyages dans  l’intérieur  de  l ’Afrique. 
 T J x   voyage  dans  leDagoumbaseraitdela plus haute  
 importance.  L e génie  commercial deshabilans,  leur  
 richesse,  leur  peu  d’aptitude  et  de  goût  pour  la  
 guerre,  leur  civilisation  ,  le grand  nombre.de marchands  
 qui arrivent des  contrées  les plus  reculées de  
 l ’intérieur  de l’A frique,  tout  doit  faire  désirer vivement  
 d ouvrir avec ce pays des relations qui ne pourraient  
 etre  qu avantageuses  au  commerce  et  aux  
 sciences.  Mais  ce  qui  rend  cette  entreprise  encore  
 plus  désirable,  ce  qui  en  fait.presque  un  devoir,  
 ç ’est  que  d’après la réputation  de sainteté  dont  jouit  
 le  roi  de  ce  pays,  si  les  représentations  d’un  résident  
 anglais  faites  avec  prudence  le  déterminaient  
 à abolir  les  sacrifices  de victimes  humaines,  ou  du  
 moins  à en diminer le nombre, il est à présumer que  
 çon  exemple  serait  naturellement  suivi  par  les  monarques  
 voisins qui le  regardent  comme leur oracle. 
 L e   courage de M.  Hutchison,  son  caractère  entreprenant, 
  1 intérêt qu’il  prend  aux  recherches  qui  
 ont  les  sciences pour objet \  enfin,  si je puis le d ire ,  
 son àmilié pour m o i,  dont  je  ne puis  qu’être  flatté,  
 me font espérer  que  je  pourrais  l’avoir encore pour 
 (  5a 1  ) 
 compagnon dans un  voyage en Afrique,  ce  qui m e a   
 présagerait le succès  ,  et  comblerait  tous mes  désirs.  
 Son  journal doit avoir prouvé,  quoique moins bien  
 qu’une liaison personnelle avec lu i, que sa discrétion»  
 son  zèle  et  sa  bienveillance  le  rendent  plus propre  
 que personne  à  remplir une  mission  si  importante  
 au commerce  ,  aux  sciences et  à l’humanité. Comme  
 il  a  été  remplacé  en  Aschantie  par  M.  Dupuis,  c i-  
 devant  vice-consul  à  Mogadore,  et  maintenant  
 consul à  Coumassie,  rien  ne  l ’empêcherait  de  se  
 livrer à  cette nouvelle  entreprise. 
 Un  troisième  officier,  doué  du  même zèle  et des  
 mêmes talens  que M.  Ted lie ,  devrait  accompagner  
 cette  expédition. Muni de  la  garantie  et  des recommandations  
 du roi de Dagoumba, qui est respecté  jusque  
 sur les  bords  du Niger ,  on  irait ensuite dans  le  
 royaume dq  Ouaouâ  visiter  la rivière,  témoin de la  
 mort de Mungo Park.  Il  paraît  assez  naturel  que  le  
 roi d’Angleterre désire connaître les particularités de  
 cet événement  ;  et  s’il  est  possible  de  retrouver les  
 papiers de  ce malheureux  voyageur,  l’envoi d’un  de  
 ses officiers  aü  roi  de Ouaouâ  pour  prendre  ces  informations  
 ne  pourrait  faire naître aucuns soupçons.  
 Cet officier resterait dans  le Ouaouâ  jusqu’à  ce  qu’il  
 eût reçu  des  nouvelles  du  Cap-Corse  par le moyen  
 du  résident anglois  qui serait établi à Yahndie. L ’on  
 verrait alors si la prudence permettrait de remplacer  
 cet officier,  et de l’envoyer dans le Caschna,  àHoussa  
 pù  à Tombouctou  ,  dans  le cas où  le  roi  de Ouaouâ