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 qui  est  sous  la  protection  spéciale  du  fétiche,  devient  
 invisible en se frottant le corps de la large feuille  
 de  celte plante. 
 L ’Eroga  est  un  médicament  fort  en  usage,  mais  
 très-violent. C’est certainement une  espèce  de champignon, 
   car  on  dit  qu’il  èroît  sur  un  arbre  nommé  
 Ocambou,  lorsque  celui-ci  meurt  de  vieillesse.  On  
 commence  par  le  brûler,  et  l ’on  en  prend  ensuite  
 ce <jui  pourrait  tenir  sur  un  shilling  ( sur une  pièce  
 d’un  franc ). 
 Le médicament  le  plus  estimé  est  le  Neoondou.  
 Ce fut avec peine que j’en  obtins une petite quantité.  
 Ce  sont  quatre  amandes  qui  croissent  dans  une  
 mousse,  sur  un  gTand  arbre  d’un  bois  très-dur. Il  ne 
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 se  trouve  que  sur  les  frontières  de  l’Empoongoua;  
 on l’achète  fort  cher,  et  l’on  s’en  sert contre  la gra-  
 velie. 
 On  emploie deux sortes  de  poisons  pour  tuer  les  
 éléphans: Tous  deux  proviennent  du  suc  de  la  lige  
 de  deux  plantes  laiteuses.  L ’une,  l’Inquâ-Indjou,  
 qui  semble  appartenir  au  genre  Arum,  porte  une  
 graine  rouge  et  dure;  l ’autre,  l’Ygouan-Agouan,  
 porte  aussi  une  graine  rouge  qui  mûrit  quand  les  
 autres  fleurs sont en boutons.  On  frotte  de  leur  suc  
 les balles,  les javelines,  les flèches et tonies les armes  
 dont on  se sert contre les  éléphans. L ’on dit que leur  
 effet s’en  fait sentir presque au même instant. 
 On fait de la glue avec un arbre nommé Epououa. 
 Indépendamment  des  filamens  de  1 ananas  qui 
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 servent  de  fil  dans  toute  l ’Afrique,  on  emploie  encore  
 ceux de deux autres plantes,  l ’Ezoonie ( Tnum-  
 fetta elliplica ) et le Naango,  espèce d ’ortie. La première  
 porte  une  fleur  jaune,  trop  petite  pour  que  
 j’aie  pu  bien  l'examiner;  la  tige  de  l’autre  est  terminée  
 par  cinq  à  six  pédicelles  fort  délicats,  portant  
 de  très-petites  fleurs d’un  vert  vif. 
 L e   gouverneur  de  la  ville  m’apporta  des  feuilles  
 coriaces,  provenant  d’une  plante  qu’il  me  nomma  
 Egoogou,  espèce  de  figuier  qui  mêlait  pas  alors  en.  
 fleur. On s’en sert pour polir et nettoyer le bois  et les  
 meubles. Il me donna aussi une plante que les Nègres  
 aiment  beaucoup à mâcher,  et dont le  goût  tient de  
 celui de la réglisse. C ’est une petite légumineuse  fort  
 délicate  ( A  brus precatorius.  Linn ). 
 Une belle gousse rouge contient de petites graines  
 noires  qui  ont  exactement  le goût  du  cardamome.  
 Les habilans de  l’Empoôngoua,  de même que  ceux  
 de  l ’intérieur,  en  sont  très-friands.  La  plante  qui  
 la  produit  porte,  dans  le  Bouroum,  le  nom  de  
 Bouroümma,  et,  sur  les  bords  du  G ab on ,  celui  
 d’Euioôndo. 
 On  y  trouve  aussi  le  Caoutchouc  ou  la  gomme  
 élastique. Les  Nègres  disent  qu’i l   n’est  produit que  
 par  un  seul  arbre,  l’Olambou  (x).  Leur  manière 
 (1)  «  On a reconnu que le caoutchouc n’est  pas  exclusivement  
 produit par Xhevea caoutchouc ;  plusieurs autres plantes  
 le fournissent  également.  On  le  tire  en  grande  quantité  du  
 jatropha elastica de l'Amérique méridionale ;  et M. Roxburgli 
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