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 seraient à  une distance prodigieuse. Ces  parples sont  
 ordinairement  caractéristiques,  de  même  que  les.  
 airs qui les accompagnent. Les cors du roi jouent : Je  
 surpasse  tous  les rois  du  monde ;  ceux  d’Apokou  ;  
 Aschan tes  ,  vou^comporterez-vous bien  à  présent ?  
 ceux  de  Gimma  : Tant  que je  vivrai,  vous  n’avez  
 rien  à  craindre  ;  ceux  de  Buodahenne :  Je  suis  fils  
 d’ un grand roi ;  et  ceux d’Amanqua  : Personne ifose  
 m’insulter.  C ’est  surtout  dans  les  combats  que  ces  
 airs particuliers sont le plus utiles,-, car, étant familiers  
 aux  moindres  soldats,  on  connaît  la  position  des  
 différens  chefs, lors même qu’on ne;j)eut les voir;  et,  
 soit qu’ils marchent en. avant,  qu’ils  se  retirent,  ou  
 qu’ils  cherchent  à  prendre  l’ennemi  en  flâne  , en  
 pénétrant  dans  lés  bois,  les  autres  capitaines  connaissent  
 les mouvemens des différens corpsd’armée,  
 et peuvent  agir  en  conséquence. Tous les  soirs ,  les  
 trompettes du  roi se rendent sur la place du marché r  
 etjouent un  air  très-original, dont le sens est : Le roi  
 Saï remercie  tous  ses capitaines  et  tout  son  peuple  
 pour aujourd’hui. 
 Les prêtres qui suivent  l ’armée  coupent les coeurs  
 de quelques-uns des ennemis ;  et , après beaucoup de  
 cérémonies  ,  ils  prononcent certaines paroles magiqu 
 e s ,  puis  en mêlent  le  sang et  les  morceaux  avec  
 diverses  herbes  sacrées.  Les  Aschantes ,  qui  n’ont  
 jamais tué d’ennemi, doivent alors manger une partie  
 de  ce mélange ;  car  c ’est  une  superstition  invétérée  
 de ce peu pie q u e ,  s’ils  ne pratiquaient pascetusage, 
 ? esprit du  défunt les  poursuivrait ,  et  détruirait  insensiblement  
 leur  forcé  et  leur  courage.  Il  parait  
 auss^ que  le roi  et  tous  les  dignitaires  se  partagent  
 le coeur de  tout  ennemi célèbre; mais on ne ledit que  
 tout  bas  ,  tandis  qtiils  se  vantent  ouvertement  de  
 porter  les  petits os  et  les  dents  des  monarques  tués  
 dans  le  combat.  On  me  montra  un  homme  qui  
 mangeait  toujours  le  coeur  de  l’ennemi  qu’il  tuait.  
 Apokou  conserve  le  nombre  des hommes qui  composent  
 1 armée ,  il tient ses  comptes  avec des  cauris. 
 Lorsqu  un général revient avec son  armée  triomphante, 
   il  reste  pendant  deux  jours  à  quelques  
 milles  dé  la  capitale  ,  tant  pour  recevoir  les  com-  
 phmens  du  roi  que  pour  se  préparer  à  faire  son  
 entrée avec  toute  la  pompe et toute  la magnificence  
 possibles  ,  afin d’encourager  l ’armée  et  d’éblouir  la  
 multitude.  Les  généraux  les  plus  célèbres  ont  des  
 noms de guerre plus  terribles que glorieux  , qui désignent  
 la manière  dont  ils  tuent  leurs  prisonniers. 
 Le  surnom  d Apokou  est Abououasso ,  parce  qu’il 
 est  dans  l’habitude  de  leur  couper  les  bras  ;  celui  
 dA p pia ,  Schibou  ,  parce qu’il  leur  fracasse  la  tête  
 avec  une  pierre,  et  celui  d’Amanqua,  Abiniova  ,  
 parce qu’il leur coupe les  jambes.' 
 } Lorsque  l ’armée  est  en  campagne,  les  troupes  
 n  ont d autre  nourriture que de la  farine que chaque  
 soldat  porte  dans  un petit  sac  pendu  à  son  côté;  il  
 la  mêle  dans  ses  mains  avec  la  première  eau  qu’il  
 trouve  sur la  roule.  G’e s t ,  dit-on,  afin de  n’être pas  
 ubhgés  d’ailumer  des  feux  qui  avertiraient  l’ennemi