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 Nous  suivîmes  la  route  de  Sallagha,  à  travers  un  
 beau pays,  rempli de  petits villages,  environnés de  
 belles  plantations.  Nous  en  comptâmes  sept.  L e   
 chemin  était  large  et presque  droit,  de  sorte  que  
 nous  avions  toujours  de  beaux  points  de  vue  ,  variés  
 par  diverses  collines.  On  y   trouve  beaucoup  
 de  pierres  ferrugineuses. 
 L e   roi  nous  reçut  sur  la place  du  marché;  e t ,   
 s’étant  informé  si  nous  avions  déjeûné,  il  nous  fit  
 servir  des  rafraîchissemens  daps  une  maison  qui  
 avait  été préparée pour notre réception,  et où  nous  
 trouvâmes  un  repas qui  aurait  suffi pour  une armée;  
 des  soupes, des viandes, des  bananes,  des ignames,  
 du  riz,  etc .,  le  tout  fort  bien  assaisonné;  dit  v in ,  
 des  liqueurs,  des  oranges,  et  des fruits de  toute espèce. 
   Nos  soldats  ^t  notre  suite  furent  servis  dans  
 une salle  séparée.  On  nous  offrit  des lits , mais nous  
 remerciâmes  et  nous  allâmes  nous  promener  dans  
 la campagne.  Nous  causâmes avec  quelques Mores,  
 et  nous  nous  assîmes  sous  un  arbre  pour  jouer  aux  
 dames  avec  eux.  Le  roi vint nous joindre,  fut très-  
 affable,  et  parut  débarrassé  de  tout  souci.  Vers  
 deux  heures,  on  nous  annonça  le  dîner  qui  nous  
 causa  encore  une  nouvelle  surprise.  On  nous  fit  
 passer  par  une  porte  en  roseaux  verts  qui  empêchait  
 la  foule  d’avancer, et  nous  entrâmes dans une  
 partie  du  jardin  du  roi,  égale  en grandeur  à  l ’une  
 des  plus  grandes  places  de  Londres.  Au  centre  
 étaient fixés  quatre  grands  parasols  en  drap  écar-? 
 (  ) 
 late  neùf, sous  lesquels était la table du ro i, couverte  
 avec  le  luxe  le  plus  imposant. Un  petit cochon rôti  
 était  au  milieu  sur  un  immense  plat  d’argent ;  le  
 reste  du  dîner,  consistant en  canards ,  en  volailles  
 et  en  divers  ragoûts-, était  servi aussi sur de  la  vaisselle  
 d’argent.  Une grande quantité  de  couteaux, de  
 fourchettes  et  de  cuillers  d’argent  étaient  sur  la  
 table.  Par  terre,  à  peu  de  distance,  étaient,  d’un  
 c ô té ,  différentes soupes et toutessorles  de légumes;  
 de  l’autre,  des  oranges , des  ananas, d’autres  fruits,  
 du  sucre  candi,  du  vin  de  Porto  et de Madère,  des  
 liqueurs  de  .Hollande  et  des  verres.  Avant  que  
 nous  nous missions  à  table,  le  roi  vint  nous  trouv 
 e r ,  et  nous  dit que ,  comme  nous  étions-  venus  le  
 voir, il  voulait nous  faire  un  présent;  il nous donna:  
 pour nous,  deux onces quatre ackies d’o r ,  un mouton  
 et  un cochon;  pour nos interprètes, dix  ackies  ,  
 et  pour  nos  domestiques  cinq  ackies. 
 Jamais nous ne vîmes un  dîner mieux-servi,  et jamais  
 nousn’en mangeâmes un meilleur. Lorsque nous  
 en  fîmes  compliment au  r o i ,  il envoya  chercher ses  
 cuisiniers, et leur donna dix ackies.Le roi et quelques-  
 uns  de ses capitaines étaient assis à  peu de distance,  
 et  paraissaient  fiers  de cet  étalage de magnificence.  
 Il  nous  entendit  avec  plaisir  porter  différens  toasts  
 à  la  santé  du  roi d’Aschantie,  du  roi  d’Angleterre,  
 du  gouverneur,  des capitaines du ro i,  et  des  jolies  
 femmes d’Angleterre et d’Aschantie. Après le dîner, lu  
 roi nous adressa plusieurs questions sur l’Angleterre ,  
 et  se  retira.  Nous en  fîmes  autant pour  que  nos  da