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 du Ouarsâ,  arrivèrent  il y  a quelques  jours  pour  régler  
 les  différends  qui se sont élevés entre  eux et  les  
 Aschantes.  On  pense  que  tout  pourra  s’arranger,  
 moyennant une  amende au  profit du roi et  un  tribut  
 annuel. Odoumata m’apprit  que  le  vaisseau  négrier  
 avait  six  cents  esclaves  à  b o rd ,  et  que  c’était  Sam  
 Brue qui les lui avait procurés tous. 
 Dimanche,  19.  — La pluie,  les  éclairs,  le  tonnerre  
 s’étant  succédé  pendant  quelques  jours  avec  
 une violence dont il  est difficile de se faire  une  id é e ,  
 ce matin,  vers sept heures,  les  tambours  du  roi  annoncèrent  
 que ce prince allait sur la place du marché.  
 Tous  les chefs s’y  rendirent et se  laissèrent  mouiller  
 jusqu’à  deux  heures.  Alors  le  roi  fit  apporter  du  
 rhum et  du  vin  de palmier,  et les  renvoya chez  eux  
 ivres et complètement mouillés.  Le  lundi,  la même  
 scène se renouvela, jusqu’à ce que les esclaves eussent  
 recouvert la maison du roi. 
 Mardi,  21.  —   L ’interprète  Agay  avait été  envoyé  
 en  Assim  pour y   réclamer des Fantes  qui  s’y   étaient  
 réfugiés  pendant  la  guerre,  et  que  le  roi  regardait  
 comme  ses  esclaves.  I l  en-revint après  une  absence  
 de quatre mois,  ayant  complètement réussi dans  sa  
 négociation.  Les  esclaves  qu’il  ramena  furent  envoyés  
 à  Barramang;  ils  y  bâtirent  un  nouveau  village  
 pour le  roi. 
 Dimanche 2,  novembre. —  Depuis  douze jours le  
 roi n’avait été occupé qu’à implorer les fétiches pour  
 le  succès  de  la  guerre.  Les Mores  allaient  tous  les  
 matins  au  palais  pour  prier  et offrir  des  sacrifices. 
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 —Nouvelle fête de l’Adaï.  À V  J■ e r/ eçà us_ encore dix ackies 
 d or  et  un  flacon  de  rhum. 
 Vendredi,  7 .— Adoussi,  premier  interprète,  
 éprouva  une  disgrâce  sérieuse.  Il  paraît  qu’il  s’était  
 laissé  corrompre  pour  faire  de  fausses  représentations  
 au  roi.  Le  monarque  l’apprit,  et  entra  dans  
 une  colère  terrible.  I l  fit  venir  Adoussi  q u i,  tremblant  
 pour sa  vie,  envoya un  exprès à Apokou pour  
 le  prier  de  venir  intercéder  en  sa  faveur.  Apokou  
 étant  alors  à  sa  campagne,  plusieurs  autres  chefs  
 parlèrent  au  roi  pour  Adoussi, mais  sans  pouvoir  
 calmer  sa  colère. 
 Samedi,  8.  — L ’affaire  d’Adoussi  s’arrangea,  
 ♦moyennant  vingt  onces d’or,  et  six  à  sept moutons  
 qu’il  donna au roi.  Ge prince  sacrifiait  tous les soirs  
 des  tictimes humaines  à  Bantâma,  à  Assafou  et  à  
 Adouma,  pour.le succès de  la guerre ;  le matin,  les  
 Mores  immolaient  des  moutons  au  palais,  conformément  
 à leurs rits religieux. Quoique le chrétien zélé  
 doive  regretter  que l’évangile  ne remplace pas  chez  
 les Aschantes  leursanguinaire fétichisme,  cependant  
 les  amis  de  1 humanité  verront  avec  plaisir  que  le   
 roi favorise les Mores j  du moins la religion dé ceux--  
 c i  épargna  la  vie  d’un grand nombre  de  nègres qui  
 eussent  été  égorgés  dans  la  crise  actuelle.  Aujour-  
 d hui  un  taureau  fut  sacrifié  sur  la  grande  p la c e ,  
 immédiatement  avant  l’entrée  des  chefs  des  cabo-  
 c ir s ,  qui  venaient  à  Goumassie  pour  délibérer  sur  
 la manière  dont  il  fallait  conduire  la  guerre.  Dans  
 1 après-midi, Boitinnie Quama,  roi de Douabin, me 
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