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 l ’accompagner  à la guerre,  mais qu’il ne l’accompagnerait  
 certainement p a s ,  à moins qu’il  ne fût traité  
 avec la même  Considération  que Baba ;  c a r , ajouta-  
 t - il,  je  suis  plus  savant  que  lu i ,  et  je suis  de  la  famille  
 de Mahomet.  Alors  les Mores  de  la  ville  lui  
 donnèrent trois périguiiis, de même du’à Baba. Tous  
 furent contens,  à l’exception d’un seul appelé Abou,  
 qui n avait eu que dix ackies. Il finit cependant par  se  
 consoler  par  l ’exclamation  ordinaire  :  »  Dieu  est  
 grand !  il  ne meurt jamais,  il  ne  dort  jamais ,  »  et  
 finit par dire  qu’il remettait l’affaire  entre ses mains»  
 Samedi,  l\.  —   Apokou  vint me  remercier  d’une  
 médecine que je lui avais donnée ;  il avait été malade  
 à  la  suite  de  la  grande  fête  qu’il  avait  célébrée.  Il  
 me demanda si j avais entendu dire que des messagers  
 fan tes  étaient  arrivés à  Goumassie;  je  répondis que  
 n on ,  ajoutant que sans doute il en  arriverait bientôt  
 pour prêter le serment demandé par le roi. On  venait  
 d’apprendre,  me  d it-il,  qu’ils  étaient  en  route.  En  
 s’en  allant,  il me pria  de  le  faire  sortir  par la porte  
 particulière  dont  j’avais la  clef, parce qu’il  craignait  
 aussi que l’homme enchaîné dans  la cour ne  jurât sur  
 sa vie. 
 "Vendredi, 5» —  Jamais,  depuis que je suis en Afrique, 
  je  n’ai éprouvé un froid si rigoureux  que  ce matin. 
  A  peine ai-je  pu  déjeûner,  tant  j’étais  transi.  Le  
 thermomètre marquait pourtant  65  degrés(i4.°,650). 
 Le  roi  me  fit  écrire  au  général  Daendels,  que  
 les  papiers  nécessaires  pour  toucher  la  paye  que 
 v 
 lui devaient les  forts hollandais étaient perdus ;  il ldi  
 ert  demandait d’autres. Lorsque  le roi pesâ  l ’or  qu’ii  
 Voulait donner à ses messagers  pour  les  dépenses  de  
 la  route ,  il pesa  aussi  dix  ackies  pour moi ;  mais je  
 le  priai de  les reprendre,  et de  ne pas croire  que je  
 voulusse demander la moindre chose potir avoir écrit  
 une  lettré;  Ma  délicatesse  fit  beaucoup  rire  toute  
 1’assemblée.  «  Les  blancs  sont des  gens  très-singuliers  
 ,  s’écria le ro i,  ils donnent de l ’or ou font un présent  
 à quiconque travaille pour eu x ,  et cependant ils  
 refusent  d’en  recevoir;  je  veux  imiter  les  blancs i  
 lorsque l ’on  fait quelque chose pour m o i,  je  fais un  
 présent ;  mon  intention  est  de  vous  donner  par  là  
 Une marque  de  bienveillance;  » Odoumata,  qui  est  
 l’homme le  plus  avide et le plus insatiable ,  lorsqu’il  
 s’agit d’or,  me  dit  tout  bas d’accepter,  ajoutant que  
 si je  ne  voulais pas garder ies dix ackies,  je pourrais  
 les  lui envoyer  en  rentrant  chez moi.  Je  ne  le Compris  
 point parfaitement;  autrement  je  les  lui  aurais  
 volontiers  offerts à l’instant,  pour mettre sa cupidité  
 üu  grand jour. 
 L e  capitaine qui fut arrêté la semaine dernière pour  
 crime  de  concussion,  est rentré  dans  ses  fonctions  
 aujourd’hui.  Il avait promis à Amanquatea et à Quatr-  
 chie  Quofie un présentmonsidérable,  s’ils voulaient  
 arranger  l’affaire;  ils  y  consentirent;  le  capitaine  a  
 récusés lettres pour aller toucher  la pension  comme  
 à Fordinaire.  ' 
 Apokou,  ayant parlé au  roi  du danger auquel le  
 criminel  qui  était  aux  fers  dans  notre  cour  expoi 
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