
 
        
         
		me  convainquirent  que  ce  notait  qu’en  montrant  
 de  la  fermeté  que  je  pourrais  aplanir  ces  difficultés  
 qui  étaient  suscitées  non  par  le  roi,  mais  
 par  le  conseil, 
 L  heure  étant  expirée,  j’envoyai  un  porteur  de  
 cannes  à  pomme  d’or  à Adoussi, premier interprète  
 du  roi,  pour  demander  l’audience  qui  m’avait  été  
 promise.  Il me  fit  répondre  que  le  roi  dormait,  et  
 que  personne  n’oserait  l ’éveiller.  Je  me  rendis  
 alors  chez  Odoumata  qui  demeure  dans  le  palais,  
 et  je  lui répétai  que  j’étais  déterminé  à  partir  si  le  
 ro i  ne  tenait  pas  sa  promesse  en  me  donnant  audience.. 
   Il  me  dit  que  je  n’en  ferais  rien;  je  lui  ré-  
 poncfts  que  je  le  ferais,  et  je  me  retirai.  J’allai ensuite  
 chez  Adoussi;  je lui  fis  la  même  déclaration,  
 et  j’en  reçus  la  même  réponse.  Je  laissai  au  palais  
 un  porteur  de  cannes,  avec ordre  de venir me rejoindre  
 à  quatre  heures,  ce  qui  donnait  au  roi  
 quatre  heures  au  lieu  d’une,  s’il  ne  recevait  pas  
 dans  l’intervalle  quelque  message  pour  moi.  On  
 n’y   fit  aucune  attention,  et  je  vis  que  je  n’avais  
 d’autre  alternative  que  de  prouver  que  je  savais  
 tenir  ma  parole.  J ’étais  d’ailleurs  bien  persuadé  
 que  je  ne  pouvais  réussir  qu’en montrant  de  la  vigueur  
 et de  la  fermeté.  Je  fis  donc  ostensiblement  
 les  préparatifs  de  départ,  et  j’ordonnai  à  nos  gens  
 de payer  tout,  ce  qui  donna  une  nouvelle publicité  
 à  ma  résolution. 
 Bundaenha,  oncle  du  roi,  et  un  des  premiers  
 capitaines,  vinrent  alors  me  prier  formellement  de 
 (  127  ) 
 rester  et  de  leur donner  le  temps  de  parler  au  roi.  
 Je  vis  que cette  démarche  était  concertée;  prenant  
 donc ma montre  en  maiw,  je  leur  dis  que  je  leur  
 donnais une demi-heure.  Ils  revinrent  avant  l ’expiration  
 dé  ce  temps,  et  me  conduisirent  au  palais  
 où  l’on me  fit attendre  encore  plus  long-temps que  
 de  coutume. M’en  étant plaint,  on me  répondit que  
 le  roi  était  occupé  d’une,  affaire  importante.  Je  répondis  
 qu’il  ne  pouvait  en  avoir  de  plus  pressante  
 que* la mienne,  non  seulement  parce  qu’elle  était  
 importante,  mais  parce  que  le  roi  m’avait  promis  
 de nie voir,  et que,  lorsqu’un  roi manquait  à sa parole  
 ,  il  était  inutile  d’attendre.  Je  retournai  sur-le-  
 champ  à  notre  logement,  et  je  fis  charger  les  bagages. 
 Presque au même instant,  un messager  vint m’annoncer  
 que  le  roi  était prêt  à  me  voir.  Je  répondis  
 que je ne me  rendrais près de  lui qu’autant qu’il me  
 ferait  assurer  par  une  personne  de  distinction  que  
 je  serais  reçu. L ’oncle  du  roi vint  alors me  dire  que  
 le  roi m’attendait,  et qu’il me  recevrait  lui-même  à  
 l’entrée du  palais.  En y   arrivant,  nous  fumes introduits  
 sur-le-champ  en  présence du  roi et  de  ses  capitaines  
 qui  discutaieut  à  la  lueur  des  torches.  L e   
 bruit  et  le  tumulte  qui  régnaient  dans  le  conseil  
 auraient été effrayans, si nous n’y  eussions été accoutumés. 
  Le  silence  s’étant  à  peu  près  rétabli,  le  roi  
 me  fit  demander,  par  son  interprète,  pourquoi  je  
 m’étais  si  subitement  déterminé  à  partir,  et  s’il  ne  
 s’était  pas  bien  conduit  envers moi;  ajoutant,  avec