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 ressemble  assez  à  un  archet  de  violon.  Ils  font  en  
 jouant des grimaces semblables à  celles d’un bouffon  
 italien.  Ils s’accompagnent ordinairement de la voix,  
 et augmentent la gaieté par un accent nasal fortement  
 prononcé. 
 L ’oumpoukhoua  est  un  instrument dont  le  corps  
 est ouvert  par  un bout;  deux  chevalets  plats y   sont  
 attachés,  et de l’un à  l ’autre  régnent  cinq  bâtons  de  
 bois courbés,  très-minces et très-lisses,  sur  lesquels  
 on  frappe  assez fortement avec le pouce. 
 Les  Aschantes  ont  un  instrument  qui  ressemble  
 assez  à  la  cornemuse, mais à  peine  le  son s’en  fait-il  
 entendre. 
 Leurs  autres  instrumens  de  musique  méritent  à  
 peine  ce  nom.  Ce  sont  des  tambours,  des  gong-  
 gongs,  des  castagnettes,  et  même  de vieilles casseroles  
 de  cuivre. 
 Les  tambours  sont  des  troncs  d’arbres  creusés  ,  
 souvent  sculptés avec beaucoup  d’art,  presque  toujours  
 ouverts  par  un  bout,  et  de  différentes  grandeurs, 
  On  frappe avec des bâtons recourbés ceux qui  
 sont couverts de peau commune,  c’est-à-dire de toute  
 autre  que  celle  de  léopard.  Les  plus  grands  sont  
 portés  sur  la  tête  d’un  homme,  suivi  d’un  ou  plusieurs  
 autres chargés de  battre  l'instrument. Les  plus  
 petits sont sqspendus  au  cou,  ou  bien  se placent  par  
 terre. Dans ce dernier cas, pn  les bat  avec les doigts  ,  
 exercice auquel les Nègres sont fort adroits.  On  n’en  
 emploie  que  deux pour  ceux  qui  sOQt  couverts  en 
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 peau  de  léopard,  e t l’on  s’en  sert  comme  du  doigt  
 du milieu  en  jouant du  tambour  de  basque,  mais  il  
 en résulte un son  beaucoup  plus  fort. 
 Les gong-gongs  sont en  fer  c reu x ,  on  les  frappe  
 avec des  baguettes  de même métal ;  les  castagnettes  
 sont aussi  en  fer. 
 Ils  ont  aussi  des gourdes  auxquelles  ils  laissent  la  
 tige  poqr  servir  de  manche,  et  dans  lesquelles  ils  
 placent  des  pierres  et  des  coquilles.  Les  grimaces  
 qu’ils  font  en  les agitant  sont  plus divertissantes que  
 le bruit que  produisent ces  instrumens. 
 L e   chant n’est qu’une  espèce  de récitatif;  c’est  la  
 seule  partie  de  la  musique  à  laquelle  les  femmes  
 prennent  part.  Elles  forment  les  choeurs;  e t ,  aux  
 funérailles d’une femme , elles entonnent elles-mêmes  
 le  chant  funèbre.  Les  conducteurs  de  pirogues  ont  
 des airs qui  leur sont  particuliers  et qui  tiennent  du  
 chant  d’ église;  mais  ils  sont  toujours  dus à  l’inspiration  
 du moment,  il serait  très-difficile  de  les  retenir. 
 Je  finirai  par donner  la  traduction  littérale  d’une  
 chanson  aschante,  assez longue et fort remarquable.  
 Les  hommes  sont  assis  d’ un  côté,  sur  une  rangée,  
 avec  leurs  sankos  et d’autres instrumens;  les femmes  
 sont  placées  en  face  ,  et  un  homme  et  une  femme  
 chantent  alternativement. 
 U N E   F EM M E. 
 Mon mari m’aime  trop, 
 JL1 est bon pour moii