lettre où il lui mandait qu e , bien loin quç la mort
<3 un Aschante put apporter obstacle à l’union qui
devait etre établie entre l’Angleterre et l ’Aschantie ,
il s inquiéterait peu qu on en fît fouetter un millier
jusqu à la mort, connaissant, comme il faisait, l ’insolence
des classes inférieures.
Il ajoutait qu il lui serait obligé de faire en sorte
que les habitans du Cap-Corse, d’Elmina et de Com-
menda «ne fissent qu’un », la querelle existant entre
ces deux derniers pays étant la seule qui restât à
vider dans les environs; qu’il chargeait son neveu,
Adou-Bradie, de toucher les cent vingt onces d’or
que les habitans de Commenda devaient lui payer,
et qu il priait le gouverneur de régler les présçns
qu ils devaient faire à ses interprètes et à ses capitaines.
II ajoutait qu’il espérait que le gouverneur
conseillerait aux habitans d’Amissa de se ranger à leur
devoir, afin que la paix fut rétablie sur tout le territoire
des Fanles; enfin, qu’il m’avait engagé à prolonger
de quinze jours mon séjour près de lu i, afin
de me renvoyer avec une honorable escorte et
d’autres marques de sa faveur.
I l est certain que l’insolence des classes inférieures
était devenue insupportable. On avait même été jusqu’à
nous jeter des pierres, quoique nous eussions
tout fait pour concilier la bienveillance générale, et
que nous fussions toujours prêts à faire voir à tous
ceux qui le désiraient le télescope et d’autres objets
qui avaient, dans ce pays, l ’attrait de la nouveauté.
Comme on peut s’y attendre sous un gouvernement
( ) f
militaire, lé roi est presque sans autorité hors des
camps : il déclara pourtant qu’il ferait trancher la
iê le à tout homme dont je me plaindrais, et m’autOT
risa à punir moi-même les insolens comme je le jugerais
à propos. Un châtiment sommaire, infligé à deux
capitaines d’un rang inférieur, réprima un peu cet
esprit d’impertinence.
Quant aux capitaines de premier ran g , tous étaient
devenus nos amis; ils me députèrent A p o k o u ,le
oo août, pour me remercier de la manière cfönt
j ’avais conduit la négociation avec le roi.
Avant d’en venir à la conclusion du traité, c ’est le
cas de rapporter ici quelques traits de nos amis d’As-
chanlie.
Un capitaine nous dit un jour qu’il savait de
bonne part que'les Anglais étaient si fréquemment
en querelle les uns contre les autres, que leurs maisons
qui étaient construites en bois ; comme leurs
vaisseaux, étaient toujours placées sur des roues;
de sorte que , lorsque quelqu’un avait une difficulté
avec son voisin, il roulait sa maison dans une autre
partie du bois.
Un autre nous assura’ que les singes, descendus,
suivant les Mores, des Israélites q u i1 désobéirent à
Moïse, pouvaient parler aussi bien que les hommes,
mais qu’ils se gardaient bien de le faire, parce qu’ils
savaient qu’on les forcerait à travailler. — Ce conte
vaut bien celui de Pline, de singes jouant aux échecs.
Nous vîmes un jour le roi se promener en grande
parade, c’était une véritable caricature, ii avait un