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 qu’il  succéda  à  Sàï Coudjo,  son  aïeul. Peu de  temps  
 après  son avènement  au  trône,  les  hubitans  de  l’A -  
 kim se révoltèrent  à  l’iustigalion  d’Ofoüsou,  le  chef  
 le plus  intrépide  qu’ils  eussent  peut-être  jafnàis  eu.  
 Celui-ci fit alliance avec plusieurs petites puissances,  
 et  tailla  les  Aschantes  en  pièces dans  plusieurs  batailles  
 successives. Mais, parla  trahison  de ces alliés,  
 Quatchi-Quofîe,  chef  de  l’armée  aschante,  finit  
 par  obtenir  sa  tête ;  e t ,  le pays rentré  dans l’obéissance, 
   il retourna à Coumassie avec ce trophée. Il fut  
 si fier de  cet  e xp lo it,  à  cause  de  la  grande  réputation  
 d’Ofousou  , qu’il  fit faire une  figure dé ôe guerrier  
 ,  et  la  plaça  sur  son  parasol  où  elle  est  encore  
 aujourd’hui. Il  danse devant elle  en faisant  les  gestes  
 les  plus  insultans ,  toutes  les  fois qu’il  vient  assister  
 aux cérémonies  de la  cour.  On  dit qne  le  roi  actuel  
 a  plusieurs  fois  observé  hautement  combien il  était  
 fâcheux  que  ce  vieillard  se  conduisît  dè  la  sorte,  
 parce que les chefs d’Akim  s’empressaient  généralement  
 d’accourir  à ses  ordres,  dès qu’il  les mandait  
 pour  assister à  ses fêtes ; mais  la  vue des insultes prodiguées  
 à  l ’image  d’un  général qu’ils  adoraient,  les  
 enflammait  d’indignation,  et  les  excitait  à  la  révolte. 
   Ce  peuple,  rempli de bravoure  ,  a  seequé au  
 moins buit fois  lé  joug des Aschantes. 
 L e   gouvernement  d’Aschantie  ayânt  saisi  un  prétexte  
 pour  envoyer  des  troupes  sur  le  territoiré  de  
 Banda,  le   roi  Ocîrasie  leur  opposa  une  vive  résistance; 
   mais  prévoyant  qu’il  finirait  inévitablement  
 par  tomber  entre  leurs  mains,  il  voulut  empêcher 
 qu’ils  ne  trouvassent  sa  tête,  ce  qui serait  Un  sujet  
 de dépit pourl’eunemi ( i) , et de consolation pour  ses  
 sujets. En conséquence, quelques minutes avant de se  
 donner la mort,  il ordonna de  sacrifier sur-le-champ  
 une femme, d’ouvrir le ventre de cette malheureuse; 
 (1)  Lors de la mort du dernier roi d’Amanahea ,  deux compétiteurs  
 se  présentèrent  pour  lui  succéder ;  l ’ un  s’appelait  
 Souïki  ou  Soniquah  ;  le  nom  du  second  m’est in connu. 
   Tous  deux  réunirent  leurs  esclaves  et  leurs  partisans  
 ,  et se  livrèrent  bataille.  Souïki  fut obligé de  fuir  et  de  se  
 cacher  dans les bois; mais  le  vainqueur  ayant  mécontenté  le  
 p eu p le , Souïki  reparut et  triompha  à  son  tour.  Lorsque  son  
 rival  vit  qu’il  ne  lui  restait plus  aucun  espoir,  il jeta  dans  le  
 lac  tout  son or,  qui  remplissait  plusieurs jarres;  e t ,  rassemblant  
 alors  toutes  ses  femmes  et  les  différens membres  de  sa  
 famille,  il  s’enfonça  avec  eux dans  l ’endroit  le  plus  épais  du  
 bois,  et  leur  coupa  la  gorge  à  tous,  à  l’exception  d’un  seul  
 de  ses  fils qu’il  épargna, pour qu’il l ’aidât à enterrer les corps,  
 ï l   fit  alors  jurer  à  son fils,  sur  son  fétich e,  de  lç  tuer  et  de  
 l ’ enterrer  ,  et de  ne jamais  découvrir  l’endroit où  étaient les  
 çadavres.  Son  fils  accomplit le  serment, et  retourna  à  Apol-  
 lo n ia ,  mais je ne  sais ce qu’il  devint.  Lorsque  Souïki  fut  fermement  
 établi  sur  le  trône,  il parvint à  découvrir où  les cadavres  
 étaient  cachés.  I l  les  fit  déterrer  et  transporter  à  la  
 ville  d’Apollonia  ,  et là  il  les  fit  ranger  sur  une  seule  li^ne,  
 le  long  du  rivage  de  la  m e r ,  assis «et les  bras  étendus  par  le  
 moyen  de  pieux  qui  soutenaient  aussi  leur  tête.  Cet  horrible  
 spectacle dura jusqu’à  ce  que leurs  os  même  ne  fussent  plus  
 que poussière.  Un  des premiers  actes  du  règne  de  Souïki fut  
 de consacrer le  bois  où il s’était bâché  ,  en déclarant  que  quiconque  
 jurerait  par  le bois  de  S o u ïk i,  et ne  tiendrait pas  son  
 serment,  serait  puni  de  mort  ou  condamné  à  une  forte  
 amende.